on de Dubois-Crance,
reproduite par Tallien, fut accueillie avec enthousiasme, et adoptee aux
cris de _vive la republique_. A cette mesure le depute Delmas voulut en
faire ajouter une autre. "Vous venez, dit-il a l'assemblee, de tarir la
source de l'ambition; pour completer votre decret, je demande que vous
decidiez que nul membre ne pourra rentrer dans un comite qu'un mois apres
en etre sorti." La proposition de Delmas, accueillie comme la precedente,
fut aussitot adoptee. Ces principes admis, il fut convenu qu'une commission
presenterait un nouveau plan pour l'organisation de comites de
gouvernement.
Le lendemain, six membres furent choisis pour remplacer, au comite de salut
public, les membres morts ou absens. Cette fois la presentation faite par
Barrere ne fut pas confirmee. On nomma Tallien, pour le recompenser de son
courage; Breard, Thuriot, Treilhard, membres du premier comite de salut
public; enfin les deux deputes Laloi et Eschasseriaux l'aine; ce dernier
tres verse dans les matieres de finances et d'economie publique. Le comite
de surete generale subit aussi des changemens. On s'elevait de toutes parts
contre David, qu'on disait devoue a Robespierre; contre Jagot et
Lavicomterie, qu'on accusait d'avoir ete d'horribles inquisiteurs. Une
foule de voix demanderent leur remplacement, il fut decrete. On designa,
pour les remplacer et pour completer le comite de surete generale,
plusieurs des athletes qui s'etaient signales dans la journee du 9;
Legendre, Merlin (de Thionville), Goupilleau (de Fontenay), Andre Dumont,
Jean Debry, Bernard (de Saintes). On rapporta ensuite la loi du 22 prairial
a l'unanimite. On s'eleva avec indignation contre le decret qui permettait
d'enfermer un depute sans qu'il fut prealablement entendu par la
convention, decret funeste qui avait conduit a la mort d'illustres victimes
presentes a tous les souvenirs, Danton, Camille Desmoulins,
Herault-Sechelles, etc. Le decret fut rapporte. Ce n'etait pas tout que de
changer les choses; il etait des hommes auxquels le ressentiment public ne
pouvait pardonner. "Tout Paris, s'ecria Legendre, vous demande le supplice
justement merite de Fouquier-Tinville." Cette demande fut aussitot
decretee, et Fouquier mis en accusation. "On ne peut plus sieger a cote de
Lebon," s'ecria une autre voix, et tous les yeux se porterent sur le
proconsul qui avait ensanglante la ville d'Arras, et dont les exces avaient
provoque des reclamations, meme sous Robespierre.
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