egime de Robespierre, mais qui etaient montagnards aussi prononces
que Duhem, Vadier, membre fameux de l'ancien comite de surete generale,
soutinrent aussi que l'aristocratie s'agitait, et qu'il fallait que le
gouvernement fut juste, mais restat inflexible. Granet, depute de
Marseille, et siegeant a la Montagne, fit une proposition qui augmenta
l'agitation de l'assemblee. Il demanda que les detenus deja elargis, dont
les repondans ne viendraient pas donner leurs noms, fussent reincarceres
sur-le-champ. Cette proposition excita un grand tumulte. Bourdon,
Lecointre, Merlin (de Thionville), la combattirent de toutes leurs forces.
La discussion, comme il arrive toujours dans ces occasions, s'etendit des
listes a la situation politique, et on s'attaqua vivement sur les
intentions qu'on se supposait deja de part et d'autre. "Il est temps,
s'ecria Merlin (de Thionville), que toutes les factions renoncent a se
servir des marches du trone de Robespierre. On ne doit rien faire a demi,
et, il faut l'avouer, la convention, dans la journee du 9 thermidor, a fait
beaucoup de choses a demi. Si elle a laisse des tyrans ici, au moins ils
devraient se taire." Des applaudissemens nombreux couvrirent ces paroles de
Merlin, adressees surtout a Vadier, l'un de ceux qui avaient parle contre
les mouvemens des sections. Legendre prit la parole apres Merlin. "Le
comite, dit-il, s'est bien apercu qu'on lui a surpris l'elargissement de
quelques aristocrates, mais le nombre n'en est pas grand, et ils seront
reincarceres bientot. Pourquoi nous accuser les uns les autres? pourquoi
nous regarder comme ennemis, quand nos intentions nous rapprochent? calmons
nos passions, si nous voulons assurer et accelerer le succes de la
revolution. Citoyens, je vous demande le rapport de la loi du 23, qui
ordonne l'impression des listes des citoyens elargis. Cette loi a dissipe
la joie publique, et a glace tous les coeurs." Tallien succede a Legendre;
il est ecoute avec la plus grande attention comme le principal des
thermidoriens. "Depuis quelques jours, dit-il, tous les bons citoyens
voient avec douleur qu'on cherche a vous diviser, et a ranimer des haines
qui devraient etre ensevelies dans la tombe de Robespierre. En entrant ici,
on m'a fait remettre un billet dans lequel on m'annonce que plusieurs
membres devaient etre attaques dans cette seance. Sans doute ce sont les
ennemis de la republique qui font courir ces bruits; gardons-nous de les
seconder par nos divisio
|