ouze membres; il fallait pour un mandat d'amener la signature
de trois membres au moins, et de sept pour un mandat d'arret. Ils etaient,
comme les comites de gouvernement, soumis au renouvellement par quart
chaque mois.
A toutes ces dispositions, la convention en ajouta de non moins
importantes, en decidant que les assemblees des sections n'auraient plus
lieu qu'une fois par decade, tous les jours de decadi, et que les citoyens
presens cesseraient d'avoir quarante sous par seance. C'etait resserrer la
demagogie dans des limites moins etendues, en rendant plus rares les
assemblees populaires, et surtout en ne payant plus les basses classes pour
y assister. C'etait couper ainsi un abus qui etait devenu excessif a Paris.
On payait par section douze cents membres presens, tandis qu'il y en avait
a peine trois cents en seance. Des presens repondaient pour les absens, et
on se rendait alternativement ce service. Ainsi cette milice ouvriere, si
devouee a Robespierre, se trouvait econduite, et renvoyee a ses travaux.
La plus importante determination prise par la convention fut l'epuration
des individus composant toutes les autorites locales, comites
revolutionnaires, municipalites, etc. C'etait la que se trouvaient, comme
nous l'avons dit, les revolutionnaires les plus ardens; ils etaient devenus
dans chaque localite ce que Robespierre, Saint-Just et Couthon etaient a
Paris, et ils avaient use de leurs pouvoirs avec toute la brutalite des
autorites inferieures. Le decret du gouvernement revolutionnaire, en
suspendant la constitution jusqu'a la paix, avait prohibe les elections de
toute espece, afin d'eviter les troubles et de concentrer l'autorite dans
les memes mains. La convention, par des raisons absolument semblables,
c'est-a-dire pour prevenir les luttes entre les jacobins et les
aristocrates, maintint les dispositions du decret, et confia aux
representans en mission le soin d'epurer les administrations dans toute la
France. C'etait la le moyen de s'assurer a elle-meme le choix et la
direction des autorites locales, et d'eviter le debordement des deux
factions l'une sur l'autre. Enfin le tribunal revolutionnaire, suspendu
recemment, fut remis en activite; les juges et les jures n'etant pas tous
nommes encore, ceux qui etaient deja reunis durent entrer en fonctions
sur-le-champ, et juger d'apres les lois existantes anterieures a celles du
22 prairial. Ces lois etaient encore fort redoutables; mais les hommes dont
on avait
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