es attaques dirigees
contre le votre? c'est de l'abus que font vos ennemis de ce qu'il y a de
democratique dans vos institutions. Ils se plaisent a repandre que vous
n'aurez jamais un gouvernement, que vous serez eternellement livres a
l'anarchie. Il serait donc possible qu'une nation constamment victorieuse
ne sut pas se gouverner! Et la convention, qui sait que cela seul empeche
l'achevement de la revolution, n'y pourvoirait pas! Non, non; detrompons
nos ennemis; c'est par l'abus des societes populaires et du droit de
petition qu'ils veulent nous detruire; c'est cet abus qu'il faut reprimer."
On presenta divers moyens de reprimer l'abus des societes populaires, sans
les detruire. Pelet, pour ravir aux jacobins l'appui de plusieurs deputes
montagnards qui siegaient dans leur societe, et surtout pour leur enlever
Billaud-Varennes, Collot-d'Herbois et autres chefs dangereux, proposa de
defendre a tous les membres de la convention d'etre membres d'aucune
societe populaire. Cette proposition fut adoptee. Mais une foule de
reclamations s'eleverent de la Montagne; on dit que le droit de se reunir
pour s'eclairer sur les interets publics etait un droit appartenant a tous
les citoyens, et dont on ne pouvait pas plus depouiller un depute qu'aucun
autre membre de l'etat; que par consequent le decret adopte etait une
violation d'un droit absolu et inattaquable. Le decret fut rapporte.
Dubois-Crance fit alors une autre motion. Racontant la maniere dont les
jacobins s'etaient epures, il montra que cette societe recelait encore dans
son sein les memes individus qui l'avaient egaree sous Robespierre. Il
soutint que la convention avait le droit de l'epurer de nouveau, tout comme
elle faisait, par ses commissaires, a l'egard des societes de departemens;
et il proposa de renvoyer la question aux comites competens, pour qu'ils
imaginassent un mode convenable d'epuration, et des moyens de rendre les
societes populaires utiles. Cette nouvelle proposition fut encore
accueillie.
Ce decret excita une grande rumeur aux jacobins. Ils s'ecrierent que
Dubois-Crance avait trompe la convention; que l'epuration ordonnee apres le
9 thermidor s'etait rigoureusement executee; qu'on n'avait pas le droit de
la recommencer; qu'ils etaient tous egalement dignes de sieger dans cette
illustre societe qui avait rendu tant de services a la patrie; que, du
reste, ils ne craignaient pas l'examen le plus severe, et qu'ils etaient
prets a se soumettre a l'invest
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