ention, et
combien peu ils etaient disposes a profiter de la lecon qu'elle venait de
leur donner. En attendant que de nouveaux faits provoquassent de nouvelles
mesures a leur egard, la convention se mit a poursuivre la tache que Robert
Lindet lui avait tracee dans son rapport, et a discuter les questions
proposees par lui. Il s'agissait de reparer les consequences d'un regime
violent sur l'agriculture, le commerce, les finances, et de rendre a toutes
les classes la securite, le gout de l'ordre et du travail. Mais ici on
etait aussi divise de systeme et aussi dispose a s'emporter que sur toutes
les autres matieres.
Les requisitions, le _maximum_, les assignats, le sequestre des biens des
etrangers, excitaient contre l'ancien gouvernement des sorties aussi
violentes que les emprisonnemens et les executions. Les thermidoriens, fort
ignorans en matiere d'economie publique, s'attachaient, par esprit de
reaction, a censurer d'une maniere amere et outrageante tout ce qui s'etait
fait en ce genre; et cependant, si dans l'administration generale de
l'etat, pendant l'annee precedente, quelque chose etait irreprochable et
completement justifie par la necessite, c'etait l'administration des
finances, des subsistances et des approvisionnemens. Cambon, le membre le
plus influent du comite des finances, avait mis le plus grand ordre dans le
tresor; il avait fait emettre, a la verite, beaucoup d'assignats, mais
c'etait la l'unique ressource; et il s'etait brouille avec Robespierre,
Saint-Just et Couthon, en ne consentant pas a plusieurs depenses
revolutionnaires. Quant a Lindet, charge des transports et des
requisitions, il avait travaille avec un zele admirable a tirer de
l'etranger, a requerir en France, et a transporter soit aux armees, soit
dans les grandes communes, les approvisionnemens necessaires. Le moyen des
requisitions etait violent; mais il etait reconnu le seul possible, et
Lindet s'etait applique a en user avec le plus grand menagement. Il ne
pouvait d'ailleurs repondre ni de la fidelite de tous ses agens, ni de la
conduite de tous ceux qui avaient droit de requerir, tels que les
fonctionnaires municipaux, les representans, et les commissaires aux
armees.
Les thermidoriens et surtout Tallien dirigeaient les plus sottes et les
plus injustes attaques contre le systeme general de ces moyens
revolutionnaires, et contre la maniere de les employer. La cause premiere
de tous les maux, selon eux, c'etait la trop grande emissi
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