ous voulez rehabiliter le
federalisme!!!" Les thermidoriens, auteurs ou approbateurs du 31 mai,
etaient embarrasses; et, pour reculer la decision, la convention ordonna un
rapport sur les soixante-treize.
Il est dans la nature des reactions non-seulement de chercher a reparer le
mal accompli, mais encore de vouloir des vengeances. On reclamait chaque
jour le jugement de Lebon et de Fouquier-Tinville; on avait deja demande
celui de Billaud, Collot, Barrere, Vadier, Amar, Vouland, David, membres
des anciens comites. Le temps amenait a tout instant des propositions du
meme genre. Les noyades de Nantes, restees long-temps inconnues, venaient
enfin d'etre revelees. Cent trente-trois Nantais, envoyes a Paris pour etre
juges par le tribunal revolutionnaire, n'etaient arrives qu'apres le 9
thermidor; ils avaient ete acquittes, et ecoutes avec faveur dans toutes
les revelations qu'ils firent sur les malheurs de leur ville. L'indignation
publique fut telle, qu'on se vit oblige de mander a Paris les membres du
comite revolutionnaire de Nantes. Leur proces venait de faire connaitre
toutes les atrocites ordinaires de la guerre civile. A Paris, et loin du
theatre de la guerre, on ne concevait pas que la fureur eut ete poussee
aussi loin. Les accuses n'avaient qu'une excuse, et ils l'opposaient a tous
les griefs: la Vendee a leurs portes, et les ordres du representant
Carrier. Voyant le terme de l'instruction approcher, ils s'elevaient chaque
jour plus fortement contre Carrier, et demandaient qu'il vint partager leur
sort, et rendre compte lui-meme des actes qu'il avait ordonnes. Le public
en masse reclamait l'arrestation de Carrier et sa comparution devant le
tribunal revolutionnaire. La convention devait prendre un parti. Les
montagnards demandaient si, apres avoir deja enferme Lebon et David, et
accuse plusieurs fois Billaud, Collot et Barrere, on ne finirait pas par
poursuivre tous les deputes qui etaient alles en mission. Pour rassurer
leurs craintes, on imagina de rendre un decret sur les formes a employer
dans les poursuites contre un membre de la representation nationale. Ce
decret fut long-temps discute, et avec le plus grand acharnement de part et
d'autre. Les montagnards voulaient, pour eviter une nouvelle decimation,
rendre les formalites longues et difficiles. Ceux qu'on appelait les
reacteurs voulaient, au contraire, les simplifier, pour rendre plus prompte
et plus sure la punition de certains deputes designes sous le nom
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