la grande journee du 9, la
convention s'occupa enfin des mesures que reclamait sa situation.
Les commissions populaires instituees pour faire le triage des detenus, le
tribunal revolutionnaire compose par Robespierre, le parquet de
Fouquier-Tinville, etaient encore en fonction, et n'avaient besoin que d'un
signe d'encouragement pour continuer leurs operations terribles. Dans la
seance meme du 11 thermidor (29 juillet), on demanda et on decreta
l'epuration des commissions populaires. Elie Lacoste appela l'attention sur
le tribunal revolutionnaire, et en proposa la suspension, en attendant
qu'il fut reorganise d'apres d'autres principes, et compose d'autres
hommes. La proposition d'Elie Lacoste fut adoptee; et, pour ne pas retarder
le jugement des complices de Robespierre, on convint de nommer, seance
tenante, une commission provisoire pour remplacer le tribunal
revolutionnaire. Dans la seance du soir, Barrere, qui continuait son role
de rapporteur, vint annoncer encore une victoire, l'entree des Francais a
Liege, et entretint ensuite l'assemblee de l'etat des comites qui avaient
ete mutiles a plusieurs reprises, et reduits par l'echafaud ou par les
missions a un petit nombre de membres. Robespierre, Saint-Just et Couthon
avaient expire la veille. Herault-Sechelles etait mort avec Danton.
Jean-Bon-Saint-Andre, Prieur (de la Marne), etaient en mission. Il ne
restait plus que Carnot, qui s'occupait exclusivement de la guerre, Prieur
(de la Cote-d'Or), charge du soin des armes et poudres, Robert Lindet des
approvisionnemens et du commerce, Billaud-Varennes et Collot-d'Herbois de
la correspondance avec les corps administratifs, Barrere enfin des
rapports. Sur douze, ils n'etaient donc plus que six. Le comite de surete
generale etait plus complet, et suffisait bien a ses fonctions. Barrere
proposait de remplacer les trois membres morts la veille sur l'echafaud par
trois membres nouveaux, en attendant le renouvellement general des comites,
qui etait fixe au 20 de chaque mois, et qui avait cesse d'avoir lieu depuis
le consentement tacite donne a la dictature. C'etait aborder de grandes
questions: allait-on renvoyer tous les hommes qui avaient fait partie du
dernier gouvernement? Allait-on changer non-seulement les hommes, mais les
choses, modifier la forme des comites, prendre des precautions contre leur
trop grande influence, limiter leurs attributions, en un mot operer une
revolution complete dans l'administration? Telles eta
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