s fut execute, et on refusa les prisonniers. Les administrateurs
de police s'en emparerent, et les conduisirent en voiture a la mairie.
Quand Robespierre parut, on l'embrassa, on le combla de temoignages de
devouement, et on jura de mourir pour le defendre lui et tous les deputes
fideles. Pendant ce temps, Henriot etait seul reste au comite de surete
generale. Coffinhal, vice-president des jacobins, y arriva le sabre a la
main, avec quelques compagnies des sections, envahit les salles du comite,
en chassa les membres, et delivra Henriot et ses aides-de-camp. Henriot,
delivre, courut sur la place du Carrousel, retrouva encore ses chevaux,
s'elanca sur l'un d'eux, et, avec assez de presence d'esprit, dit aux
compagnies des sections et aux canonniers qui se trouvaient autour de lui,
que le comite venait de le declarer innocent, et de lui restituer le
commandement. Alors on l'entoura, il se fit suivre par une foule assez
nombreuse, se mit a donner des ordres contre la convention, et a preparer
le siege de la salle.
Il etait sept heures du soir. La convention rentrait a peine en seance, et
dans l'intervalle la commune avait acquis de grands avantages. Elle avait,
comme on vient de le voir, proclame l'insurrection, envoye des commissaires
aux sections, reuni deja autour d'elle beaucoup de compagnies de canonniers
et de gendarmes, et delivre les prisonniers. Elle pouvait, avec de
l'audace, marcher promptement sur la convention, et lui faire revoquer ses
decrets. Elle comptait en outre sur l'ecole de Mars, dont le commandant
Labreteche lui etait entierement devoue.
Les deputes s'assemblent en tumulte, et se communiquent avec effroi les
nouvelles de la soiree. Les membres des comites, incertains, effrayes, sont
reunis dans une petite salle, a cote du bureau du president. La, ils
deliberent sans savoir a quel parti s'arreter. Plusieurs deputes se
succedent a la tribune, et racontent ce qui se passe dans Paris. On
rapporte que les prisonniers sont elargis, que la commune s'est reunie aux
jacobins, qu'elle dispose deja d'une force considerable, et que la
convention va bientot etre assiegee. Bourdon propose de sortir en corps et
de se montrer au peuple, pour le ramener. Legendre s'efforce de rassurer
l'assemblee, en lui disant qu'elle ne trouvera partout que de purs et
fideles montagnards prets a la defendre, et il montre dans ce moment de
peril un courage qu'il n'avait pas eu contre Robespierre. Billaud monte a
la tribune, et ann
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