s, reprit
ses positions du 16, investit de nouveau Charleroi, et en fit pousser le
bombardement avec une extreme vigueur.
Cobourg, averti des nouvelles operations de Jourdan, s'approchait enfin de
la Sambre. Il importait aux Francais d'avoir pris Charleroi avant que les
renforts attendus par l'armee autrichienne fussent arrives. L'ingenieur
Marescot poussa si vivement les travaux, qu'en huit jours les feux de la
place furent eteints, et que tout fut prepare pour l'assaut. Le 7 messidor
(26 juin), le commandant envoya un officier avec une lettre pour
parlementer. Saint-Just, qui dominait toujours dans notre camp, refusa
d'ouvrir la lettre, et renvoya l'officier en lui disant: _Ce n'est pas un
chiffon de papier, c'est la place qu'il nous faut_. La garnison sortit de
la place le soir meme, au moment ou Cobourg arrivait en vue des lignes
francaises. La reddition de Charleroi resta ignoree des ennemis. La
possession de la place assura mieux notre position, et rendit moins
dangereuse la bataille qui allait se livrer, avec une riviere a dos. La
division Hatry, devenue libre, fut portee a Ransart pour renforcer le
centre, et tout se prepara pour une action decisive, le lendemain 8
messidor (27 juin).
Nos positions etaient les memes que le 28 prairial (16 juin). Kleber
commandait a la gauche, a partir de la Sambre jusqu'a Trasegnies. Morlot,
Championnet, Lefevre et Marceau, formaient le centre et la droite, et
s'etendaient depuis Gosselies jusqu'a la Sambre. Des retranchemens avaient
ete faits a Hepignies, pour assurer notre centre. Cobourg nous fit attaquer
sur tout ce demi-cercle, au lieu de diriger un effort concentrique sur
l'une de nos extremites, sur notre droite, par exemple, et de nous enlever
tous les passages de la Sambre.
L'attaque commenca le 8 messidor au matin. Le prince d'Orange et le general
Latour, qui etaient en face de Kleber, a la gauche, replierent nos
colonnes, les pousserent a travers le bois de Monceaux, jusque sur les
bords de la Sambre, a Marchienne-au-Pont. Kleber, qui heureusement etait
place a la gauche pour y diriger toutes les divisions, accourt aussitot sur
le point menace, porte des batteries sur les hauteurs, enveloppe les
Autrichiens dans le bois de Monceaux et les fait attaquer en tous sens.
Ceux-ci, ayant reconnu, en s'approchant de la Sambre, que Charleroi etait
aux Francais, commencaient a montrer de l'hesitation; Kleber en profite,
les fait charger avec vigueur, et les oblige a s'eloi
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