defenseurs aux patriotes calomnies
que la conscience des jures patriotes_. Couthon monte alors a la tribune,
se plaint des amendemens proposes aujourd'hui. "On a calomnie, dit-il, le
comite de salut public, en paraissant supposer qu'il voulait avoir la
faculte d'envoyer les membres de la convention a l'echafaud. Que les tyrans
calomnient le comite, c'est naturel; mais que la convention elle-meme
semble ecouter la calomnie, une pareille injustice est insupportable, et il
ne peut s'empecher de s'en plaindre. On s'est applaudi hier d'une _heureuse
clameur_ qui prouvait que la liberte etait imperissable, comme si la
liberte avait ete menacee. On a choisi, pour porter cette attaque, le
moment ou les membres du comite etaient absens. Une telle conduite est
deloyale, et je propose de rapporter les amendemens adoptes hier, et ceux
qu'on vient de proposer aujourd'hui." Bourdon repond que demander des
explications sur une loi n'est pas un crime; que s'il s'est applaudi d'une
clameur, c'est qu'il a ete satisfait de se trouver d'accord avec la
convention; que si de part et d'autre on montrait la meme aigreur, il
serait impossible de discuter. "On m'accuse, dit-il, de parler comme Pitt
et Cobourg; si je repondais de meme, ou en serions-nous? J'estime Couthon,
j'estime les comites, j'estime la _Montagne_ qui a sauve la liberte." On
applaudit ces explications de Bourdon; mais ces explications etaient des
excuses, et l'autorite des dictateurs etait trop forte encore pour etre
bravee sans egards. Robespierre prend la parole, et fait un discours
diffus, plein d'orgueil et d'amertume. "Montagnards, dit-il, vous serez
toujours le boulevart de la liberte publique, mais vous n'avez rien de
commun avec les intrigans et les pervers, quels qu'ils soient. S'ils
s'efforcent de se ranger parmi vous, ils n'en sont pas moins etrangers a
vos principes. Ne souffrez pas que quelques intrigans[1], plus meprisables
que les autres, parce qu'ils sont plus hypocrites, s'efforcent d'entrainer
une partie d'entre vous, et de se faire les chefs d'un parti...." Bourdon
de l'Oise interrompt Robespierre en disant qu'il n'a jamais voulu se faire
le chef d'un parti. Robespierre ne repond pas, et reprend: "Ce serait,
dit-il, le comble de l'opprobre, si des calomniateurs, egarant nos
collegues...." Bourdon l'interrompt de nouveau. "Je demande, s'ecrie-t-il,
qu'on prouve ce qu'on avance; on vient de dire assez clairement que j'etais
un scelerat.--Je n'ai pas nomme Bourdon
|