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ution. Ils ne voulaient pas que ce systeme fut applique avec extravagance par les Lebon, les Carrier; mais ils voulaient qu'a l'exemple de ce qui se faisait a Paris, on se delivrat d'une maniere prompte, sure, et la moins bruyante possible, des ennemis qu'ils croyaient conjures contre la republique. Tout en blamant certaines cruautes folles, ils avaient l'amour-propre du pouvoir, qui ne veut jamais desavouer ses agens[1]; ils condamnaient ce qui se faisait a Arras, a Nantes, mais ils l'approuvaient en apparence, pour ne pas reconnaitre un tort a leur gouvernement. Entraines dans cette affreuse carriere, ils avancaient aveuglement, et ne sachant ou ils allaient aboutir. Telle est la triste condition de l'homme engage dans le mal, qu'il ne peut plus s'y arreter. Des qu'il commence a concevoir un doute sur la nature de ses actions, des qu'il peut entrevoir qu'il s'egare, au lieu de retrograder, il se precipite en avant, comme pour s'etourdir, comme pour ecarter les lueurs qui l'assiegent. Pour s'arreter, il faudrait qu'il se calmat, qu'il s'examinat, et qu'il portat sur lui-meme un jugement effrayant dont aucun homme n'a le courage. Il n'y avait qu'un soulevement general qui put arreter les auteurs de cet affreux systeme. Dans ce soulevement devaient entrer, et les membres des comites, jaloux du pouvoir supreme, et les montagnards menaces, et la convention indignee, et tous les coeurs revoltes de cette horrible effusion de sang. Mais, pour arriver a cette alliance de la jalousie, de la crainte, de l'indignation, il fallait que la jalousie fit des progres dans les comites, que la crainte devint extreme a la Montagne, que l'indignation rendit le courage a la convention et au public. Il fallait qu'une occasion fit eclater tous ces sentimens[1] a la fois; il fallait que les oppresseurs portassent les premiers coups, pour qu'on osat les leur rendre. L'opinion etait disposee, et le moment arrivait ou un mouvement au nom de l'humanite contre la violence revolutionnaire etait possible. La republique etant victorieuse, et ses ennemis terrifies, on allait passer de la crainte et de la fureur a la confiance et a la pitie. C'etait la premiere fois, dans la revolution, qu'un tel evenement devenait possible. Quand les girondins, quand les dantonistes perirent, il n'etait pas temps encore d'invoquer l'humanite. Le gouvernement revolutionnaire n'avait encore perdu alors ni son utilite ni son credit. En attendant le moment, on s'observ
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