ance sur les
comtes de Barcelone, d'Urgel, de Roussillon, de Cerdagne, de Gironne,
d'Ausone, et sur toutes leurs dependances. En second lieu, les
pretentions du roi d'Aragon sur Carcassonne, Albi, Toulouse et autres
places ci-dessus nommees, et sur toutes leurs dependances. Ensuite il
est declare que le roi de France, par accord fait avec le roi d'Aragon,
renonce, pour lui et pour tous ses successeurs, a tous les droits qu'il
a pu et qu'il pourrait desormais pretendre sur tous les pays nommes dans
le premier article.
D'autre part, le roi d'Aragon renonce, en faveur de Louis et de ses
successeurs, a tous les droits qu'il pourrait avoir sur les pays
designes dans le second article, et a tous ceux generalement qui avaient
ete possedes, soit en seigneuries, soit en domaines, par Raimond,
dernier comte de Toulouse. Ce traite ayant ete ratifie a Barcelone, le
roi d'Aragon renonca encore, en faveur de la reine de France, et de
celui de ses enfans qu'elle jugerait a propos, a tous les droits qu'il
pouvait avoir sur les comtes de Provence et de Forcalquier, aussi bien
que sur les villes d'Arles, d'Avignon et de Marseille.
En cette meme annee, et au meme lieu, fut arrete le mariage de Philippe,
second fils de France, avec Isabelle, fille du roi d'Aragon. Mais ce
mariage, a cause de l'age du prince et de la princesse, ne s'accomplit
que quelques annees apres, c'est-a-dire l'an 1262.
Ce traite fut avantageux a la France, qui ne ceda que des droits qu'il
lui etait impossible de faire valoir, sur des pays situes au-dela des
Pyrenees, pour demeurer en possession d'un grand nombre de villes et
de domaines tres-considerables, sans craindre desormais aucune
contestation. Les rois d'Aragon firent neanmoins dans la suite des
tentatives pour se relever de cet accord, mais ce fut toujours en vain.
_Traite de paix avec le roi d'Angleterre_.
Une autre negociation, commencee dans le meme temps avec l'Angleterre,
mais qui ne fut terminee que l'annee suivante, excita de grandes
rumeurs. On peut dire que ce fut proprement l'ouvrage du roi. Les gens
de son conseil n'oublierent rien pour l'en detourner. Ce que la noblesse
avait de mieux intentionne pour la gloire de la nation, s'y opposa; tout
fut inutile. _C'est la seule fois_, dit Mezerai, _qu'il lui arriva de
choquer la volonte de ses parens_.
Depuis plus de cinquante ans qu'on etait en guerre avec les Anglais, on
n'avait pu faire de paix, les uns demandant trop, les autres n'offrant
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