ncer dans le pays avec les bataillons
d'Orleans, avait eprouve le sort ordinaire aux armees desorganisees. A la
fin de juillet, les Vendeens dominaient donc dans toute l'etendue de leur
territoire. Quant au brave et malheureux Biron, accuse de n'etre pas a
Nantes, tandis qu'il visitait la Basse-Vendee, de n'etre pas aupres de
Westermann, tandis qu'il arretait un plan avec Canclaux, contrarie,
interrompu dans toutes ses operations, il venait d'etre enleve a l'armee
sans avoir eu le temps d'agir, et il n'y avait paru que pour y etre
continuellement accuse. Canclaux restait a Nantes; mais le brave Boulard
ne commandait plus aux Sables, et les deux bataillons de la Gironde
venaient de se retirer. Tel est donc le tableau de la Vendee en juillet:
deroute de toutes les colonnes dans le haut pays; plaintes, denonciations
des agens ministeriels contre les generaux pretendus aristocrates, et
plaintes des generaux contre les desorganisateurs envoyes par le ministere
et les jacobins.
A l'Est et au Nord, les sieges de Mayence et de Valenciennes faisaient des
progres alarmans.
Mayence, placee sur la rive gauche du Rhin, du cote de la France, et
vis-a-vis l'embouchure du Mein, forme un grand arc de cercle dont le Rhin
peut etre considere comme la corde. Un faubourg considerable, celui de
Cassel, jete sur l'autre rive, communique avec la place par un pont de
bateaux. L'ile de Petersau, situee au-dessous de Mayence, remonte dans le
fleuve, et sa pointe s'avance assez haut pour battre le pont de bateaux,
et prendre les defenses de la place a revers. Du cote du fleuve, Mayence
n'est protegee que par une muraille en briques; mais du cote de la terre,
elle est extremement fortifiee. En partant de la rive, a la hauteur de la
pointe de Petersau, elle est defendue par une enceinte et par un fosse,
dans lequel le ruisseau de Zalbach coule pour se rendre dans le Rhin. A
l'extremite de ce fosse, le fort de Haupstein prend le fosse en long, et
joint la protection de ses feux a celle des eaux. A partir de ce point,
l'enceinte continue et va rejoindre le cours superieur du Rhin; mais le
fosse se trouve interrompu, et il est remplace par une double enceinte
parallele a la premiere. Ainsi, de ce cote, deux rangs de murailles
exigent un double siege. La citadelle, liee a la double enceinte, vient
encore en augmenter la force.
Telle etait Mayence en 1793, avant meme que les fortifications en eussent
ete perfectionnees. La garnison s'elevait a vingt
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