de la France. La commune de Paris, ajoutant ses
arretes de police aux decrets de la convention, avait regle en outre la
distribution du pain dans les boulangeries. On ne pouvait s'y presenter
qu'avec des cartes de surete. Sur cette carte, delivree par les comites
revolutionnaires, etait designee la quantite de pain qu'on pouvait
demander, et cette quantite etait proportionnee au nombre d'individus dont
se composait chaque famille. On avait regle jusqu'a la maniere dont on
devait _faire queue_ a la porte des boulangers. Une corde etait attachee a
leur porte; chacun la tenait par la main, de maniere a ne pas perdre son
rang et a eviter la confusion. Cependant de mechantes femmes coupaient
souvent la corde; un tumulte epouvantable s'ensuivait, et il fallait la
force armee pour retablir l'ordre. On voit a combien d'immenses soucis est
condamne un gouvernement, et a quelles mesures vexatoires il se trouve
entraine, des qu'il est oblige de tout voir pour tout regler. Mais, dans
cette situation, chaque chose s'enchainait a une autre. Forcer le cours
des assignats avait conduit a forcer les echanges, a forcer les prix, a
forcer meme la quantite, l'heure, le mode des achats; le dernier fait
resultait du premier, et le premier avait ete inevitable comme la
revolution elle-meme.
Cependant le rencherissement des subsistances qui avait amene leur
_maximum_, s'etendait a toutes les marchandises de premiere necessite.
Viandes, legumes, fruits, epices, matieres a eclairer et a bruler,
boissons, etoffes pour vetement, cuirs pour la chaussure, tout avait
augmente a mesure que les assignats avaient baisse, et le peuple
S'obstinait chaque jour davantage a voir des accapareurs la ou il n'y
avait que des marchands qui refusaient une monnaie sans valeur. On se
souvient qu'en fevrier il avait pille chez les epiciers d'apres l'avis de
Marat. En juillet, il avait pille des bateaux de savon qui arrivaient par
la Seine a Paris. La commune, indignee avait rendu les arretes les plus
severes, et Pache imprima cet avis simple et laconique:
LE MAIRE PACHE A SES CONCITOYENS.
"Paris contient sept cent mille habitans: le sol de Paris ne produit rien
pour leur nourriture, leur habillement, leur entretien; il faut donc que
Paris tire tout des autres departemens et de l'etranger.
"Lorsqu'il arrive des denrees et des marchandises a Paris, si les habitans
les pillent, on cessera d'en envoyer.
"Paris n'aura plus rien pour la nourriture, l'habillement,
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