udence insigne que des mandataires infideles ont voulu
separer le peuple de Paris des departemens, qu'ils ont voulu separer le
peuple des tribunes du peuple de Paris, comme si c'etait notre faute a
nous, qui avons fait tous les sacrifices possibles pour etendre nos
tribunes pour tout le peuple de Paris. Je dis que je parle a tout le
peuple de Paris, et s'il etait assemble dans cette enceinte, s'il
m'entendait plaider sa cause contre Buzot et Barbaroux, il est indubitable
qu'il se rangerait de mon cote.
"Citoyens, on grossit les dangers, on oppose les armees etrangeres reunies
aux revoltes de l'interieur; que peuvent leurs efforts contre des millions
d'intrepides sans-culottes? Et, si vous suivez cette proposition, qu'un
homme libre vaut cent esclaves, vous devez calculer que votre force est
au-dessus de toutes les puissances reunies.
"Vous avez dans les lois tout ce qu'il faut pour exterminer legalement nos
ennemis. Vous avez des aristocrates dans les sections: chassez-les. Vous
avez la liberte a sauver: proclamez les droits de la liberte, et employez
toute votre energie. Vous avez un peuple immense de sans-culottes, bien
purs, bien vigoureux; ils ne peuvent pas quitter leurs travaux: faites-les
payer par les riches. Vous avez une convention nationale; il est tres
possible que les membres de cette convention ne soient pas egalement amis
de la liberte et de l'egalite, mais le plus grand nombre est decide a
soutenir les droits du peuple et a sauver la republique. La portion
gangrenee de la convention n'empechera pas le peuple de combattre les
aristocrates. Croyez vous donc que la Montagne de la convention n'aura pas
assez de force pour contenir tous les partisans de Dumouriez, de
d'Orleans, de Cobourg? En verite, vous ne pouvez pas le penser.
"Si la liberte succombe, ce sera moins la faute des mandataires que du
souverain. Peuple, n'oubliez pas que votre destinee est dans vos mains;
vous devez sauver Paris et l'humanite; si vous ne le faites pas, vous etes
coupable.
"La Montagne a besoin du peuple; le peuple est appuye sur la Montagne. On
cherche a vous effrayer de toutes les manieres; on veut nous faire croire
que les departements meridionaux sont les ennemis des Jacobins. Je vous
declare que Marseille est l'amie eternelle de la Montagne; qu'a Lyon les
patriotes ont remporte une victoire complete.
"Je me resume et je demande, 1 deg. que les sections levent une armee
suffisante pour former le noyau d'une armee re
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