fins, les plus souples, qui ont a leur
disposition tous les tresors de la republique.
"Les mesures que l'on a proposees n'ont et ne pourront avoir aucun
resultat; elles n'ont servi qu'a alimenter la calomnie, elles n'ont servi
qu'a fournir des pretextes aux journalistes de nous representer sous les
couleurs les plus odieuses.
"Lorsqu'on neglige les premiers moyens que la raison indique, et sans
lesquels le salut public ne peut etre opere, il est evident qu'on n'est
point dans la route. Je n'en dirai pas davantage; mais je declare que je
proteste contre tous les moyens qui ne tendent qu'a compromettre la
societe sans contribuer au salut public. Voila ma profession de foi: le
peuple sera toujours en etat de terrasser l'aristocratie; il suffit que la
societe ne fasse aucune faute grossiere.
"Quand je vois qu'on cherche a faire inutilement des ennemis a la societe,
a encourager les scelerats qui veulent la detruire, je suis tente de
croire qu'on est aveugle ou malintentionne.
"Je propose a la societe de s'arreter aux mesures que j'ai proposees, et
je regarde comme tres-coupables les hommes qui ne les font pas executer.
Comment peut-on se refuser a ces mesures? comment n'en sent-on pas la
necessite? et, si on la sent, pourquoi balance-t-on a les appuyer et a les
faire adopter? Je proposerai a la societe d'entendre une discussion sur
les principes de constitution qu'on prepare a la France; car il faut bien
embrasser tous les plans de nos ennemis. Si la societe peut demontrer le
machiavelisme de nos ennemis, elle n'aura pas perdu son temps. Je demande
donc que, ecartant les propositions deplacees, la societe me permette de
lui lire mon travail sur la constitution."
(_Seance du dimanche 26 mai 1793._)
_Robespierre:_ "Je vous disais que le peuple doit se reposer sur sa force;
mais, quand le peuple est opprime, quand il ne lui reste plus que
lui-meme, celui-la serait un lache qui ne lui dirait pas de se lever.
C'est quand toutes les lois sont violees, c'est quand le despotisme est a
son comble, c'est quand on foule aux pieds la bonne foi et la pudeur, que
le peuple doit s'insurger. Ce moment est arrive: nos ennemis oppriment
ouvertement les patriotes; ils veulent, au nom de la loi, replonger le
peuple dans la misere et dans l'esclavage. Je ne serai jamais l'ami de ces
hommes corrompus, quelques tresors qu'ils m'offrent. J'aime mieux mourir
avec les republicains, que de triompher avec ces scelerats. (_Applaudi_.)
"J
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