t decrete que tous les
Bourbons qui restaient en France seraient deportes, excepte ceux qui
etaient sous le glaive des lois[1]; que le duc d'Orleans, qui avait ete
transfere, dans le mois de mai, a Marseille, et que les federalistes
n'avaient pas voulu faire juger, serait reconduit a Paris, pour y
comparaitre devant le tribunal revolutionnaire.
[Note 1: 1er aout.]
Sa mort devait servir de reponse a ceux qui accusaient la Montagne de
vouloir en faire un roi. L'infortunee Marie-Antoinette, malgre son sexe,
fut, comme son epoux, vouee a l'echafaud. Elle passait pour l'instigatrice
de tous les complots de l'ancienne cour, et etait regardee comme beaucoup
plus coupable que Louis XVI. Elle avait le malheur surtout d'etre fille de
l'Autriche, qui etait dans ce moment la plus redoutable de toutes les
puissances ennemies. Suivant la coutume de braver plus audacieusement
l'ennemi le plus dangereux, on voulut, au moment meme ou les armees
imperiales s'avancaient sur notre territoire, faire tomber la tete de
Marie-Antoinette. Elle fut donc transferee a la Conciergerie pour etre
jugee comme une accusee ordinaire par le tribunal revolutionnaire. Madame
Elisabeth, destinee a la deportation, fut retenue pour deposer contre sa
soeur.
Les deux enfans devaient etre eleves et gardes par la republique, qui
jugerait, a l'epoque de la paix, ce qu'il conviendrait de statuer a leur
egard. Jusques alors, la depense du Temple avait ete faite avec une
certaine somptuosite qui rappelait le rang de la famille prisonniere. Il
fut decrete qu'elle serait reduite au necessaire. Enfin, pour consommer
tous ces actes de la vengeance revolutionnaire, on decreta que les tombes
royales de Saint-Denis seraient detruites.
Telles furent les mesures que les dangers imminens du mois d'aout 1798
provoquerent pour la defense et pour la vengeance de la revolution.
FIN DU TOME QUATRIEME.
NOTE
ET
PIECES JUSTIFICATIVES
DU TOME QUATRIEME.
NOTE PAGE 143.
Les veritables dispositions de Robespierre, a l'egard du 31 mai, sont
manifestees par les discours qu'il a tenus aux Jacobins, ou on parlait
beaucoup plus librement qu'a l'assemblee, et ou l'on conspirait hautement.
Des extraits de ce qu'il a dit aux diverses epoques importantes prouveront
la marche de ses idees a l'egard de la grande catastrophe des 31 mai et 2
juin. Son premier discours prononce sur les pillages du mois de fevrier
donne une premiere indication.
(_Seance du 25 fevrier 1
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