e prix de toutes les denrees. Donnez les
ordres a vos marchands d'accaparer tous les objets de premiere necessite.
Si vous pouvez persuader a Cott....i d'acheter le suif et la chandelle a
tout prix, faites-la payer au public jusqu'a cinq francs la livre. Milord
est tres-satisfait pour la maniere dont B--t--z a agi. Nous esperons que
les assassinats se feront avec prudence. Les pretres deguises et les
femmes sont les plus propres a cette operation."
Ces lettres prouvaient seulement que l'Angleterre avait quelques espions
militaires dans nos armees, quelques agens dans nos places de commerce
pour y aggraver les inconveniens de la disette, et que peut-etre
quelques-uns se faisaient donner de l'argent sous pretexte de commettre a
propos des assassinats. Mais tous ces moyens etaient fort peu redoutables,
et etaient certainement exageres par la vanterie ordinaire des agens
employes a ce genre de manoeuvres. Il est vrai que des incendies avaient
eclate a Douai, a Valenciennes, a la voilerie de Lorient, a Bayonne, et
dans les parcs d'artillerie pres Chemille et Saumur. Il est possible que
ces agens fussent les auteurs de ces incendies; mais certainement ils
n'avaient dirige ni le poignard du garde-du-corps Paris contre
Lepelletier, ni celui de Charlotte Corday contre Marat; et s'ils
agiotaient sur le papier etranger et les assignats, s'ils achetaient
quelques marchandises moyennant les credits ouverts a Londres par Pitt,
ils n'avaient qu'une mediocre influence sur notre situation commerciale et
financiere, qui tenait a des causes bien plus generales et plus majeures
que ces viles intrigues. Cependant, ces lettres, concourant avec quelques
incendies, deux assassinats, et l'agiotage du papier etranger, exciterent
une indignation universelle. La convention, par un decret, denonca le
gouvernement anglais a tous les peuples, et declara Pitt l'ennemi du genre
humain. En meme temps elle ordonna que tous les etrangers domicilies en
France depuis le 14 juillet 1789, seraient sur-le-champ mis en etat
d'arrestation (Decret du 1er aout).
Enfin on decreta le prompt achevement du proces de Custine. On mit en
jugement Biron et Lamarche. L'acte d'accusation des girondins fut presse
de nouveau, et ordre fut donne au tribunal revolutionnaire de se saisir de
leur proces dans le plus bref delai. Enfin la colere se porta sur les
restes des Bourbons, et sur la famille infortunee qui deplorait, dans la
tour du Temple, la mort du dernier roi. Il fu
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