rives, et le menacaient de toutes parts. Entre Cambray et
Bouchain, s'etend une ligne de hauteurs. L'Escaut les protege en les
parcourant. C'est la ce qu'on appelle le camp de Cesar, appuye sur deux
places, et borde par un cours d'eau. Le 7 au soir, le duc d'York, charge
de tourner les Francais, debouche en vue de Cambray, qui formait la droite
du camp de Cesar. Il somme la place; le commandant repond en fermant ses
portes et en brulant les faubourgs. Le meme soir, Cobourg, avec une masse
de quarante mille hommes, arrive sur deux colonnes aux bords de l'Escaut,
et bivouaque en face de notre camp. Une chaleur etouffante paralyse les
forces des hommes et des chevaux; plusieurs soldats, frappes des rayons du
soleil, ont expire dans la journee. Kilmaine, nomme pour remplacer
Custine, et n'ayant voulu accepter le commandement que par interim, ne
croit pas pouvoir tenir dans une position aussi perilleuse. Menace, vers
sa droite, d'etre tourne par le duc d'York, ayant a peine trente-cinq
mille hommes decourages a opposer a soixante-dix mille hommes victorieux,
il croit plus prudent de songer a la retraite, et de gagner du temps en
allant chercher un autre poste. La ligne de la Scarpe, placee derriere
celle de l'Escaut, lui parait bonne a occuper. Entre Arras et Douay, des
hauteurs bordees par la Scarpe forment un camp semblable au camp de Cesar,
et comme celui-ci appuye par deux places, et borde par un cours d'eau,
Kilmaine prepare sa retraite pour le lendemain matin 8.
Son corps d'armee traversera la Cense, petite riviere longeant les
derrieres du terrain qu'il occupe, et lui-meme se portera, avec une forte
arriere-garde, vers la droite, ou le duc d'York est tout pres de
deboucher. Le lendemain, en effet, a la pointe du jour, la grosse
artillerie, les bagages et l'infanterie se mettent en mouvement,
traversent la Cense, et detruisent tous les passages. Une heure apres,
Kilmaine, avec quelques batteries d'artillerie legere, et une forte
division de cavalerie, se porte vers la droite, pour proteger la retraite
contre les Anglais. Il ne pouvait arriver plus a propos. Deux bataillons,
egares dans leur route, se trouvaient engages dans le petit village de
Marquion, et faisaient une forte resistance contre les Anglais.
Malgre leurs efforts, ils etaient pres d'etre enveloppes. Kilmaine,
arrivant aussitot, place son artillerie legere sur le flanc des ennemis,
lance sur eux sa cavalerie, et les force a reculer; les bataillons sont
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