rcices militaires, et se tenir prets a partir au premier jour. La
generation de vingt-cinq ans a trente etait avertie de se preparer, et, en
attendant, elle etait chargee de faire le service de l'interieur. Le reste
enfin, de trente jusqu'a soixante, etait disponible au gre des
representans envoyes pour operer cette levee graduelle. Malgre ces
dispositions, la levee en masse et instantanee de toute la population
etait ordonnee de droit dans certains lieux plus menaces, comme la Vendee,
Lyon, Toulon, le Rhin, etc.
Les moyens employes pour armer les levees, les loger, les nourrir, etaient
analogues aux circonstances. Tous les chevaux et betes de somme, dont
l'agriculture et les fabriques pouvaient se passer, etaient requis et mis
a la disposition des ordonnateurs des armees. Les armes de calibre
devaient etre donnees a la generation qui partait; les armes de chasse et
les piques etaient reservees au service de l'interieur. Dans les
departemens ou des manufactures d'armes pouvaient etre etablies, les
places, les promenades publiques, les grandes maisons comprises dans les
biens nationaux, devaient servir a construire des ateliers. Le principal
etablissement se trouvait a Paris. On placait les forges dans les jardins
du Luxembourg, les machines a forer les canons sur les bords de la Seine.
Tous les ouvriers armuriers etaient requis, ainsi que les ouvriers en
horlogerie, qui, dans le moment, avaient peu de travail, et qui pouvaient
etre employes a certaines parties de la fabrication des armes. Trente
millions etaient mis, pour cette seule manufacture, a la disposition du
ministre de la guerre. Ces moyens extraordinaires seraient employes
jusqu'a ce qu'on eut porte la fabrication a mille fusils par jour. On
placait ce grand etablissement a Paris, parce que la, sous les yeux du
gouvernement et des jacobins, toute negligence devenait impossible, et
tous les prodiges de rapidite et d'energie etaient assures. Cette
manufacture ne tarda pas en effet a remplir sa destination.
Le salpetre manquant, on songea a l'extraire du sol des caves. On imagina
donc de les faire visiter toutes, pour juger si la terre dans laquelle
elles etaient creusees en contenait quelques parties. En consequence,
chaque particulier dut souffrir la visite et la fouille des caves, pour en
lessiver la terre lorsqu'elle contiendrait du salpetre. Les maisons
devenues nationales furent destinees a servir de casernes et de magasins.
Pour procurer les subsistanc
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