nt transmissibles, fixees dans les mains des riches,
et eloignees de la circulation et de l'agiotage.
Pour contribuer encore a la vente des biens nationaux, on declara, en
creant le Grand-Livre, que les inscriptions de rentes seraient recues pour
moitie dans le paiement de ces biens. Cette facilite devait amener de
nouvelles ventes et de nouvelles rentrees d'assignats.
Mais tous ces moyens adroits ne suffisaient pas, et la masse de
papier-monnaie etait encore beaucoup trop considerable. L'assemblee
constituante, l'assemblee legislative, et la convention, avaient decrete
successivement la creation de 5 milliards et 100 millions d'assignats: 484
millions n'avaient pas encore ete emis et restaient dans les caisses; il
n'avait donc ete mis en circulation que 4 milliards 616 millions. Une
partie etait rentree par les ventes; les acheteurs pouvant prendre des
termes pour le paiement, il etait du encore, pour les acquisitions faites,
12 a 15 millions. Il etait rentre en tout 840 millions d'assignats qui
avaient ete brules: il en restait donc en circulation, au mois d'aout
1793, 3 milliards 776 millions.
Le premier soin fut de demonetiser les assignats a effigie royale, qui
etaient accapares, et nuisaient aux assignats republicains par la
confiance superieure qu'ils inspiraient. Quoique demonetises, ils ne
cesserent pas d'avoir une valeur; ils furent transformes en effets au
porteur, et purent etre recus ou en paiement des contributions, ou en
paiement des domaines nationaux, jusqu'au 1er janvier suivant. Passe cette
epoque, ils ne devaient plus avoir aucune espece de valeur. Ces assignats
s'elevaient a 558 millions. Cette mesure les faisait necessairement
disparaitre de la circulation avant quatre mois, et comme on les savait
tous dans les mains des speculateurs contre-revolutionnaires, on faisait
preuve de justice en ne les annulant pas et en les obligeant seulement a
rentrer au tresor.
On se souvient que, pendant le mois de mai, lorsqu'il fut declare en
principe qu'il y aurait des armees dites revolutionnaires, on decreta en
meme temps qu'il serait etabli un emprunt force d'un milliard sur les
riches, pour subvenir aux frais d'une guerre dont ils etaient, comme
aristocrates, reputes les auteurs, et a laquelle ils ne voulaient
consacrer ni leurs personnes, ni leurs fortunes. Cet emprunt, reparti
comme on va le voir, fut consacre, d'apres le projet de Cambon, a faire
rentrer un milliard d'assignats en circulation. Pour
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