te bassin. Des que le soleil a dore le faite des edifices, on
le salue en chantant des strophes sur l'air de la Marseillaise. Le
president de la convention prend une coupe, verse sur le sol l'eau de la
regeneration, en boit ensuite, et transmet la coupe aux doyens des
departemens, qui boivent chacun a leur tour. Apres cette ceremonie, le
cortege s'achemine le long des boulevarts. Les societes populaires, ayant
une banniere ou est peint l'oeil de la surveillance, s'avancent les
premieres. Vient ensuite la convention tout entiere. Chacun de ses membres
tient un bouquet d'epis de ble, et huit d'entre eux, places au centre,
portent sur une arche l'Acte constitutionnel et les Droits de l'homme.
Autour de la convention, les doyens d'age forment une chaine, et marchent
unis par un cordon tricolore. Ils tiennent dans leurs mains un rameau
d'olivier, signe de la reconciliation des provinces avec Paris, et une
pique destinee a faire partie du faisceau national forme par les
quatre-vingt-six departemens. A la suite de cette portion du cortege,
viennent des groupes de peuple, avec les instrumens des divers metiers.
Au milieu d'eux, s'avance une charrue qui porte un vieillard et sa vieille
epouse, et qui est trainee par leurs jeunes fils. Cette charrue est
immediatement suivie d'un char de guerre sur lequel repose l'urne
cineraire des soldats morts pour la patrie. Enfin la marche est fermee par
des tombereaux charges de sceptres, de couronnes, d'armoiries et de tapis
a fleurs de lys.
Le cortege parcourt les boulevarts et s'achemine vers la place de la
Revolution. En passant au boulevart Poissonniere, le president de la
convention donne une branche de laurier aux heroines des 5 et 6 octobre,
assises sur leurs canons. Sur la place de la Revolution, il s'arrete de
nouveau, et met le feu a tous les insignes de la royaute et de la
noblesse, traines dans les tombereaux. Ensuite il dechire un voile jete
sur une statue, qui apparaissant a tous les yeux, laisse voir les traits
de la Liberte. Des salves d'artillerie marquent l'instant de son
inauguration; et, au meme moment, des milliers d'oiseaux, portant de
legeres banderoles, sont delivres, et semblent annoncer, en s'elancant
dans les airs, que la terre est affranchie.
On se rend ensuite au Champ-de-Mars par la place des Invalides, et on
defile devant une figure colossale, representant le peuple francais qui
terrasse le federalisme et l'etouffe dans la fange d'un marais. Enfin on
arrive
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