les armes, quelques fonctions qu'il
exerce; que l'agriculture seule conserve les bras indispensables pour
tirer de la terre les productions alimentaires; que le cours du commerce
soit arrete momentanement, que toute affaire cesse; que la grande,
l'unique et universelle affaire des Francais, soit de sauver la
republique!"
La convention ne peut plus resister a une sommation aussi pressante.
Partageant elle-meme l'entrainement des petitionnaires, elle enjoint a son
comite de se retirer pour rediger, dans l'instant meme, le projet de la
levee en masse. Le comite revient quelques minutes apres, et presente le
projet suivant, qui est adopte au milieu d'un transport universel:
ART. 1er. Le peuple francais declare, par l'organe de ses representans,
qu'il va se lever tout entier pour la defense de sa liberte, de sa
constitution, et pour delivrer enfin son territoire de ses ennemis.
2. Le comite de salut public presentera demain le mode d'organisation de
ce grand mouvement national.
Par d'autres articles, il etait nomme dix-huit representans charges de se
repandre sur toute la France, et de diriger les envoyes des assemblees
primaires dans leurs requisitions d'hommes, de chevaux, de munitions, de
subsistances. Cette grande impulsion donnee, tout devenait possible. Une
fois qu'il etait declare que la France entiere, hommes et choses,
appartenait au gouvernement, ce gouvernement, suivant le danger, ses
lumieres et son energie croissante, pouvait tout ce qu'il jugerait utile
et indispensable. Sans doute il ne fallait pas lever la population en
masse, et interrompre la production, et jusqu'au travail necessaire a la
nutrition, mais il fallait que le gouvernement put tout exiger, sauf a
n'exiger que ce qui serait suffisant pour les besoins du moment.
Le mois d'aout fut l'epoque des grands decrets qui mirent toute la France
en mouvement, toutes ses ressources en activite, et qui terminerent a
l'avantage de la revolution sa derniere et sa plus terrible crise.
Il fallait a la fois mettre la population debout, la pourvoir d'armes, et
fournir, par une nouvelle mesure financiere, a la depense de ce grand
deplacement; il fallait mettre en rapport le papier-monnaie avec le prix
des subsistances et des denrees; il fallait distribuer les armees, les
generaux, d'une maniere appropriee a chaque theatre de guerre, et enfin,
satisfaire la colere revolutionnaire par de grandes et terribles
executions. On va voir ce que fit le gouvernemen
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