tour qu'on a
calomnie Paris; ils s'embrassent alors les uns les autres y et se livrent
au plus vif enthousiasme. Tout a coup l'idee leur vient d'aller a la
convention pour lui faire part de cette reconciliation. Ils s'y rendent en
effet, et sont introduits sur-le-champ. La discussion est interrompue,
l'un des commissaires prend la parole. "Citoyens representans, dit-il,
nous venons vous faire part de la scene attendrissante qui vient de se
passer dans la salle des electeurs, ou nous sommes alles donner le baiser
de paix a nos freres de Paris. Bientot, nous l'esperons, la tete des
calomniateurs de cette cite republicaine tombera sous le glaive de la loi.
Nous sommes tous montagnards, vive la Montagne!" Un autre demande que les
representans donnent aux commissaires le baiser fraternel. Aussitot les
membres de l'assemblee quittent leurs places, et se jettent dans les bras
des commissaires des departements. Apres quelques instans d'une scene
d'attendrissement et d'enthousiasme, les commissaires defilent dans la
salle, en poussant les cris de vive la Montagne! vive la republique! et en
chantant:
La Montagne nous a sauves
En congediant Gensonne....
La Montagne nous a sauves
En congediant Gensonne.
Au diable les Buzot,
Les Vergniaud, les Brissot!
Dansons la carmagnole, etc.
Ils se rendent ensuite aux Jacobins, ou ils redigent, au nom de tous les
envoyes des assemblees primaires, une adresse pour declarer aux
departemens que Paris a ete calomnie. "Freres et amis, ecrivent-ils,
calmez, calmez vos inquietudes. Nous n'avons tous ici qu'un sentiment.
Toutes nos ames sont confondues, et la liberte triomphante ne promene plus
ses regards que sur des jacobins, des freres et des amis. Le _Marais_
n'est plus. Nous ne formons ici qu'une enorme et terrible MONTAGNE qui va
vomir ses feux sur tous les royalistes et les partisans de la tyrannie.
Perissent les libellistes infames qui ont calomnie Paris!... Nous veillons
tous ici jour et nuit, et nous travaillons, de concert avec nos freres de
la capitale, au salut commun.... Nous ne rentrerons dans nos foyers que
pour vous annoncer que la France est libre et que la patrie est sauvee."
Cette adresse, lue, applaudie avec enthousiasme, est envoyee a la
convention pour qu'elle soit inseree sur-le-champ dans le bulletin de la
seance. L'ivresse devient generale; une foule d'orateurs se precipitent a
la tribune du club, les tetes commencent a s'egarer. Robespierre, en
voyant ce trouble, dema
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