ux qui etaient anterieurs a la monarchie constitutionnelle a ceux qui
avaient ete ouverts pour le besoin de la revolution. Tous etaient opposes
aux assignats hypotheques sur les biens du clerge et des emigres. Enfin,
entre les assignats eux-memes, on faisait des differences. Sur cinq
milliards environ emis depuis la creation, un milliard etait rentre par
les achats de biens nationaux; quatre milliards a peu pres restaient en
circulation; et sur ces quatre milliards, on en pouvait compter cinq cents
millions crees sous Louis XVI, et portant l'effigie royale. Ces derniers
seraient mieux traites, disait-on, en cas de contre-revolution, et admis
pour une partie au moins de leur valeur. Aussi gagnaient-ils 10 ou 15 pour
cent sur les autres. Les assignats, republicains, seule ressource du
gouvernement, seule monnaie du peuple, etaient donc tout a fait
discredites, et luttaient a la fois contre le numeraire; les marchandises,
les papiers etrangers, les actions des compagnies de finances, les
diverses creances sur l'etat, et enfin contre les assignats royaux.
Le remboursement des offices, le paiement des grandes fournitures faites a
l'etat pour les besoins de la guerre, l'empressement de beaucoup de
debiteurs a se liberer, avaient produit de grands amas de fonds dans
quelques mains. La guerre, la crainte d'une revolution terrible, avaient
interrompu beaucoup d'operations commerciales, amene de grandes
liquidations, et augmente encore la masse des capitaux stagnans et
cherchant des suretes. Ces capitaux, ainsi accumules, etaient livres a un
agiot perpetuel sur la bourse de Paris, et se changeaient tour a tour en
or, argent, denrees, lettres de change, actions des compagnies, vieux
contrats sur l'etat, etc. La, comme d'usage, intervenaient ces joueurs
aventureux, qui se jettent dans toutes les especes de hasard, qui
speculent sur les accidents du commerce, sur l'approvisionnement des
armees, sur la bonne foi des gouvernements, etc. Places en observation a
la bourse, ils faisaient le profit de toutes les hausses sur la baisse
constante des assignats. La baisse de l'assignat commencait d'abord a la
bourse par rapport au numeraire et a toutes les valeurs mobiles. Elle
avait lieu ensuite par rapport aux marchandises, qui rencherissaient dans
les boutiques et les marches. Cependant les marchandises ne montaient pas
aussi rapidement que le numeraire, parce que les marches sont eloignes de
la bourse, parce qu'ils ne sont pas aussi sensib
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