son.
Les representans et les generaux enfermes dans Mayence, pensant qu'il ne
fallait pas pousser les choses au pire; que si on attendait huit jours de
plus, on pourrait manquer de tout, et etre oblige de rendre la garnison
prisonniere; qu'au contraire, en capitulant, on obtiendrait la libre
sortie avec les honneurs de la guerre, et que l'on conserverait vingt
mille hommes, devenus les plus braves soldats du monde sous Kleber et
Dubayet, deciderent qu'il fallait rendre la place. Sans doute, avec
quelques jours de plus, Beauharnais pouvait la sauver, mais, apres avoir
attendu si long-temps, il etait permis de ne plus penser a un secours et
les raisons de se rendre etaient determinantes. Le roi de Prusse fut
facile sur les conditions; il accorda la sortie avec armes et bagages, et
n'imposa qu'une condition, c'est que la garnison ne servirait pas d'une
annee contre les coalises. Mais il restait assez d'ennemis a l'interieur
pour utiliser ces admirables soldats, nommes depuis les _Mayencais_. Ils
etaient tellement attaches a leur poste, qu'ils ne voulaient pas obeir a
leurs generaux lorsqu'il fallut sortir de la place: singulier exemple de
l'esprit de corps qui s'etablit sur un point, et de l'attachement qui se
forme pour un lieu qu'on a defendu quelques mois! Cependant la garnison
ceda; et, tandis qu'elle defilait, le roi de Prusse, plein d'admiration
pour sa valeur, appelait par leur nom les officiers qui s'etaient
distingues pendant le siege, et les complimentait avec une courtoisie
chevaleresque. L'evacuation eut lieu le 25 juillet.
On a vu les Autrichiens bloquant la place de Conde et faisant le siege
regulier de Valenciennes. Ces operations, conduites simultanement avec
celles du Rhin, approchaient de leur terme. Le prince de Cobourg, a la
tete du corps d'observation, faisait face au camp de Cesar; le duc d'York
commandait le corps de siege. L'attaque, d'abord projetee sur la
citadelle, fut ensuite dirigee entre le faubourg de Marly et la porte de
Mons. Ce front presentait beaucoup plus de developpement, mais il etait
moins defendu, et fut prefere comme plus accessible. On se proposa de
battre les ouvrages pendant le jour, et d'incendier la ville pendant la
nuit, afin d'augmenter la desolation des habitans et de les ebranler plus
tot. La place fut sommee le 14 juin. Le general Ferrand et les
representans Cochon et Briest repondirent avec la plus grande dignite. Ils
avaient reuni une garnison de sept mille hommes, in
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