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multitude, ou se trouvaient en grand nombre des hommes armes de pistolets
et de poignards, entoura la municipalite. Douze individus prirent la
parole pour tous, et firent la requisition formelle de rendre la place. Le
conseil de guerre se tenait au milieu du tumulte; aucun des membres ne
pouvait en sortir, et ils etaient tous consignes jusqu'a ce qu'ils eussent
decide la reddition. Deux breches, des habitans mal disposes, un
assiegeant vigoureux, ne permettaient plus de resister. La place fut
rendue le 28 juillet. La garnison sortit avec les honneurs de la guerre,
fut contrainte de deposer les armes, mais put rentrer en France, avec la
seule condition de ne pas servir d'un an contre les coalises. C'etait
encore sept mille braves soldats, qui pouvaient rendre de grands services
contre les ennemis de l'interieur. Valenciennes avait essuye quarante-un
jours de bombardement, et avait ete accablee de quatre-vingt-quatre mille
boulets, de vingt mille obus, et de quarante-huit mille bombes. Le general
et la garnison avaient fait leur devoir, et l'artillerie s'etait couverte
de gloire.
Dans ce meme moment, la guerre du federalisme se reduisait a ces deux
calamites reelles: la revolte de Lyon d'une part; celle de Marseille et
de Toulon de l'autre.
Lyon consentait bien a reconnaitre la convention, mais refusait
d'obtemperer a deux decrets, celui qui evoquait a Paris les procedures
commencees contre les patriotes, et celui qui destituait les autorites et
ordonnait la formation d'une nouvelle municipalite provisoire. Les
aristocrates caches dans Lyon effrayaient cette ville du retour de
l'ancienne municipalite montagnarde, et, par la crainte de dangers
incertains, l'entrainaient dans les dangers reels d'une revolte ouverte.
Le 15 juillet, les Lyonnais firent mettre a mort les deux patriotes
Chalier et Riard, et des ce jour ils furent declares en etat de rebellion.
Les deux girondins Chasset et Biroteau, voyant surgir le royalisme, se
retirerent. Cependant le president de la commission populaire, qui etait
devoue aux emigres, ayant ete remplace, les determinations etaient
devenues un peu moins hostiles. On reconnaissait la constitution, et on
offrait de se soumettre, mais toujours a condition de ne pas executer les
deux principaux decrets. Dans cet intervalle, les chefs fondaient des
canons, accaparaient des munitions, et les difficultes ne semblaient
devoir se terminer que par la voie des armes.
Marseille etait beaucou
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