spire de tres bonnes
dispositions aux habitans, dont ils organiserent une partie en compagnies
de canonniers, qui rendirent les plus grands services.
Deux paralleles furent successivement ouvertes dans les nuits des 14 et 19
juin, et armees de batteries formidables. Elles causerent dans la place
des ravages affreux. Les habitans et la garnison repondirent a la vigueur
de l'attaque, et detruisirent plusieurs fois tous les travaux des
assiegeans. Le 25 juin surtout fut terrible. L'ennemi incendia la place
jusqu'a midi, sans qu'elle repondit de son cote; mais a cette heure un feu
terrible, parti des remparts, plongea dans les tranchees, y mit la
confusion, et y reporta la terreur et la mort qui avaient regne dans la
ville. Le 28 juin, une troisieme parallele fut tracee, et le courage des
habitans commenca a s'ebranler. Deja une partie de cette ville opulente
etait incendiee. Les enfans, les vieillards et les femmes avaient ete mis
dans des souterrains. La reddition de Conde, qui venait d'etre pris par
famine, augmentait encore le decouragement des assieges. Des emissaires
avaient ete envoyes pour les travailler. Des rassemblemens commencerent a
se former et a demander une capitulation. La municipalite partageait les
dispositions des habitans, et s'entendait secretement avec eux. Les
representans et le general Ferrand repondirent avec la plus grande vigueur
aux demandes qui leur furent adressees; et avec le secours de la garnison,
dont le courage etait parvenu au plus haut degre d'exaltation, ils
dissiperent les rassemblemens.
Le 25 juillet, les assiegeans preparerent leurs mines et se disposerent a
l'assaut du chemin couvert. Par bonheur pour eux, trois globes de
compression eclaterent au moment meme ou les mines de la garnison allaient
jouer et detruire leurs ouvrages. Ils s'elancerent alors sur trois
colonnes, franchirent les palissades, et penetrerent dans le chemin
couvert. La garnison effrayee se retirait, abandonnant deja ses batteries;
mais le general Ferrand la ramena sur les remparts. L'artillerie, qui
avait fait des prodiges pendant tout le siege, causa encore de grands
dommages aux assiegeans, et les arreta presque aux portes de la place. Le
lendemain 26, le duc d'York, somma le general Ferrand de se rendre; il
annonca qu'apres la journee ecoulee, il n'ecouterait plus aucune
proposition, et que la garnison et les habitans seraient passes au fil de
l'epee. A cette menace, les attroupemens devinrent considerable
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