penetrerent a travers la ligne ennemie, s'emparerent des retranchemens, et
arriverent jusqu'au quartier-general. Cependant l'alarme repandue leur mit
toute l'armee sur les bras; ils rentrerent apres avoir perdu beaucoup de
leurs braves. Le lendemain, le roi de Prusse, courrouce, fit couvrir la
place de feux. Ce meme jour, Meunier faisait une nouvelle tentative sur
l'une des iles du Mein. Blesse au genou, il expira, moins de sa blessure
que de l'irritation qu'il eprouvait d'etre oblige de quitter les travaux
du siege. Toute la garnison assista a ses funerailles; le roi de Prusse
fit suspendre le feu pendant qu'on rendait les derniers honneurs a ce
heros, et le fit saluer d'une salve d'artillerie. Le corps fut depose a la
pointe du bastion de Cassel, qu'il avait fait elever.
Les grands convois etaient arrives de Hollande. Il etait temps de
commencer les travaux du siege. Un officier prussien conseillait de
s'emparer de l'ile de Petersau, dont la pointe remontait entre Cassel et
Mayence, d'y etablir des batteries, de detruire le pont de bateaux et les
moulins, et de donner l'assaut a Cassel, une fois qu'on l'aurait isole et
prive des secours de la place. Il proposait ensuite de se diriger vers le
fosse ou coulait la Zalbach, de s'y jeter sous la protection des batteries
de Petersau qui enfileraient ce fosse, et de tenter un assaut sur ce front
qui n'etait forme que d'une seule enceinte. Le projet etait hardi et
perilleux, car il fallait debarquer a Petersau, puis se jeter dans un
fosse au milieu des eaux et sous le feu du Haupstein; mais aussi les
resultats devaient etre tres prompts. On aima mieux ouvrir la tranchee du
cote de la double enceinte, et vis-a-vis la citadelle, sauf a faire un
double siege. Le 16 juin, une premiere parallele fut tracee a huit cents
pas de la premiere enceinte. Les assieges mirent le desordre dans les
travaux; il fallut reculer. Le 18, une autre parallele fut tracee beaucoup
plus loin, c'est-a-dire a quinze cents pas, et cette distance excita les
sarcasmes de ceux qui avaient propose l'attaque hardie par l'ile de
Petersau. Du 24 au 25, on se rapprocha; on s'etablit a huit cents pas, et
on eleva des batteries. Les assieges interrompirent encore les travaux et
enclouerent les canons; mais ils furent enfin repousses et accables de
feux continuels. Le 18 et le 19, deux cents pieces etaient dirigees sur la
place, et la couvraient de projectiles de toute espece. Des batteries
flottantes, placees sur l
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