ation du cote des Vosges,
ou il s'entendait avec Wurmser pour proteger cette grande operation. La
grosse artillerie de siege manquant, on negocia avec les etats de
Hollande, qui viderent encore une partie de leurs arsenaux pour aider les
progres de leurs voisins les plus redoutables.
L'investissement commenca en avril. En attendant les convois d'artillerie,
l'offensive appartint a la garnison, qui ne cessa de faire les sorties les
plus vigoureuses. Le 11 avril, et quelques jours apres l'investissement,
nos generaux resolurent d'essayer une surprise contre les dix mille
Hessois, qui s'etaient trop etendus sur la rive droite. Le 11, dans la
nuit, ils sortirent de Cassel sur trois colonnes. Meunier marcha devant
lui sur Hochein; les deux autres colonnes descendirent la rive droite vers
Biberik; mais un coup de fusil, parti a l'improviste dans la colonne du
general Schaal, repandit la confusion. Les troupes, toutes neuves encore,
n'avaient pas l'aplomb qu'elles acquirent bientot sous leurs generaux. Il
fallut se retirer. Kleber, avec sa colonne, protegea la retraite de la
maniere la plus imposante. Cette sortie valut aux assieges quarante boeufs
ou vaches, qui furent sales.
Le 16, les generaux ennemis voulaient faire enlever le poste de Weissenau
qui, place pres du Rhin et a la droite de leur attaque, les inquietait
beaucoup. Les Francais, malgre l'incendie du village, se retrancherent
dans un cimetiere; le representant Merlin s'y placa avec eux, et, par des
prodiges de valeur, ils conserverent le poste.
Le 26, les Prussiens depecherent un faux parlementaire, qui se disait
envoye par le general de l'armee du Rhin pour engager la garnison a se
rendre. Les generaux, les representans, les soldats deja attaches a la
place, et convaincus qu'ils rendaient un grand service en arretant l'armee
du Rhin sur la frontiere, repousserent toute proposition. Le 3 mai, le roi
de Prusse voulut faire prendre un poste de la rive droite vis-a-vis
Cassel, celui de Kosteim. Meunier le defendait. L'attaque, tentee le 3 mai
avec une grande opiniatrete, et recommencee le 8, fut repoussee avec une
perte considerable pour les assiegeans. Meunier, de son cote, essaya
l'attaque des iles places a l'embouchure du Mein; il les prit, les perdit
ensuite, et deploya a chaque occasion la plus grande audace.
Le 30 mai, les Francais resolurent une sortie generale sur Marienbourg, ou
etait le roi Frederic-Guillaume. Favorises par la nuit, six mille hommes
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