ens, plus prompts a lacher le pied, se retirerent en desordre. Les
nouveaux bataillons montrerent alors un peu plus d'ardeur; et, pour les
encourager, on leur donna des eloges qui n'etaient merites que par
l'avant-garde. Le 17, on s'avanca pres de Vihiers; et une nouvelle
attaque, recue et soutenue avec la meme vigueur par l'avant-garde, avec la
meme hesitation par la masse de l'armee, fut repoussee de nouveau. On
arriva dans le jour a Vihiers meme. Plusieurs generaux, pensant que ces
bataillons d'Orleans etaient trop mal organises pour tenir la campagne, et
qu'on ne pouvait pas avec une telle armee rester au milieu du pays,
etaient d'avis de se retirer. Labaroliere decida qu'il fallait attendre a
Vihiers, et se defendre si on y etait attaque. Le 18, a une heure apres
midi, les Vendeens se presentent; l'avant-garde republicaine se conduit
avec la meme valeur; mais le reste de l'armee chancelle a la vue de
l'ennemi, et se replie malgre les efforts des generaux. Les bataillons de
Paris, aimant mieux crier a la trahison que se battre, se retirent en
desordre. La confusion devient generale. Santerre, qui s'etait jete dans
la melee avec le plus grand courage, manque d'etre pris. Le representant
Bourbotte court le meme danger; et l'armee fuit si vite, qu'elle est en
quelques heures a Saumur. La division de Niort, qui allait se mettre en
mouvement, s'arreta; et le 20, il fut decide qu'elle attendrait la
reorganisation de la colonne de Saumur. Comme il fallait que quelqu'un
repondit de la defaite, Ronsin et ses agens denoncerent le chef
d'etat-major Berthier et le general Menou, qui passaient tous deux pour
etre aristocrates, parce qu'ils recommandaient la discipline. Berthier et
Menou furent aussitot mandes a Paris, comme l'avaient ete Biron et
Westermann.
Tel avait ete jusqu'a cette epoque l'etat de cette guerre. Les Vendeens se
levant tout a coup en avril et en mai, avaient pris Thouars, Loudun, Doue,
Saumur, grace a la mauvaise qualite des troupes composees de nouvelles
recrues. Descendus jusqu'a Nantes en juin, ils avaient ete repousses de
Nantes par Canclaux, des Sables par Boulard, deux generaux qui avaient su
introduire parmi leurs soldats l'ordre et la discipline. Westermann,
agissant avec audace, et ayant quelques bonnes troupes, avait penetre
jusqu'a Chatillon vers les premiers jours de juin; mais, trahi par les
habitans, surpris par les insurges, il avait essuye une deroute; enfin la
colonne de Tours, voulant s'ava
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