s'avancant a la derobee, suivant leur tactique ordinaire,
entourent ce poste et se mettent a l'assaillir de toutes parts.
Westermann, averti un peu tard, s'empresse de le faire soutenir, mais les
detachemens qu'il envoie sont repousses et ramenes dans Chatillon.
L'alarme se repand alors dans l'armee republicaine; elle abandonne
Chatillon en desordre; et Westermann lui-meme, apres avoir fait des
prodiges de bravoure, est emporte dans la fuite, et oblige de se sauver a
la hate, en laissant derriere lui un grand nombre d'hommes morts ou
prisonniers. Cet echec causa autant de decouragement dans les esprits, que
la temerite et le succes de l'expedition avaient cause de presomption et
d'esperance.
Pendant que ces choses se passaient a Chatillon, Biron venait de convenir
d'un plan avec Canclaux. Ils devaient descendre tous deux jusqu'a Nantes,
balayer la rive gauche de la Loire, tourner ensuite vers Machecoul, donner
la main a Boulard, qui partirait des Sables, et, apres avoir ainsi separe
les Vendeens de la mer, marcher vers la Haute-Vendee pour soumettre tout
le pays. Les representans ne voulurent pas de ce plan; ils pretendirent
qu'il fallait partir du point meme ou l'on etait, pour penetrer dans le
pays, marcher en consequence sur les ponts de Ce avec les troupes reunies
a Angers, et se faire appuyer vis-a-vis par une colonne qui s'avancerait
de Niort. Biron, se voyant contrarie, donna sa demission. Mais, dans ce
moment meme, on apprit la deroute de Chatillon, et on imputa tout a Biron.
On lui reprocha d'avoir laisse assieger Nantes, et de n'avoir pas seconde
Westermann. Sur la denonciation de Ronsin et de ses agens, il fut mande a
la barre: Westermann fut mis en jugement, et Rossignol elargi
sur-le-champ. Tel etait le sort des generaux dans la Vendee au milieu des
agens jacobins.
Le general Labaroliere prit le commandement des troupes laissees a Angers
par Biron, et se disposa, selon le voeu des representans, a s'avancer dans
le pays par les ponts de Ce. Apres avoir laisse quatorze cents hommes a
Saumur, et quinze cents aux ponts de Ce, il se porta vers Brissac, ou il
placa un poste pour assurer ses communications. Cette armee indisciplinee
commit les plus affreuses devastations sur un pays devoue a la republique.
Le 15 juillet, elle fut attaquee au camp de Fline par vingt mille
Vendeens. L'avant-garde, composee de troupes regulieres, resista avec
vigueur. Cependant le corps de bataille allait ceder, lorsque les
Vende
|