plusieurs autres qui
agissaient dans le meme sens et avec la meme violence. Westermann, deja
peu d'accord avec eux, se les aliena tout a fait par un acte d'energie. Le
nomme Rossignol, ancien ouvrier orfevre, qui s'etait fait remarquer au 20
juin et au 10 aout, et qui commandait l'un des bataillons de la formation
d'Orleans, etait du nombre de ces nouveaux officiers favorises par le
ministere cordelier. Etant un jour a boire avec des soldats de Westermann,
il disait que les soldats ne devaient pas etre les esclaves des officiers,
que Biron etait un _ci-devant_, un traitre, et que l'on devait chasser les
bourgeois des maisons pour y loger les troupes. Westermann le fit arreter,
et le livra aux tribunaux militaires. Ronsin se hata de le reclamer, et
envoya tout de suite a Paris une denonciation contre Westermann.
Westermann, sans s'inquieter de cet evenement, se mit en marche avec sa
legion pour penetrer jusqu'au coeur meme de la Vendee. Partant du cote
oppose a la Loire, c'est-a-dire du midi du theatre de la guerre, il
s'empara d'abord de Parthenay, puis entra dans Amaillou, et mit le feu
dans ce dernier bourg, pour user de represailles envers M. de Lescure.
Celui-ci, en effet, en entrant a Parthenay, avait exerce des rigueurs
contre les habitans, qui etaient accuses d'esprit revolutionnaire.
Westermann fit enlever tous les habitans d'Amaillou, et les envoya a ceux
de Parthenay, comme dedommagement; il brula ensuite le chateau de Clisson,
appartenant a Lescure, et repandit partout la terreur par sa marche rapide
et le bruit exagere de ses executions militaires. Westermann n'etait pas
cruel, mais il commenca ces desastreuses represailles qui ruinerent les
pays neutres, accuses par chaque parti d'avoir favorise le parti
contraire. Tout avait fui jusqu'a Chatillon, ou s'etaient reunies les
familles des chefs vendeens et les debris de leurs armees. Le 3 juillet,
Westermann, ne craignant pas de se hasarder au centre du pays insurge,
entra dans Chatillon, et en chassa le conseil superieur et l'etat-major,
qui y siegeaient comme dans leur capitale. Le bruit de cet exploit
audacieux se repandit au loin; mais la position de Westermann etait
hasardee. Les chefs vendeens s'etaient replies, avaient sonne le tocsin,
rassemble une armee considerable, et se disposaient a surprendre
Westermann du cote ou il s'y attendait le moins. Il avait place sur un
moulin et hors de Chatillon un poste qui commandait tous les environs. Les
Vendeens,
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