on arriver a Angers, apres la delivrance de Nantes, et
convenir d'un plan avec le general Canclaux. Pendant ce temps, Westermann
s'etait rendu a Niort avec la legion germanique, et avait obtenu de Biron
la permission de s'avancer dans l'interieur du pays. Westermann etait ce
meme Alsacien qui s'etait distingue au 10 aout, et avait decide le succes
de cette journee; qui, ensuite, avait servi glorieusement sous Dumouriez,
s'etait lie avec lui et avec Danton, et fut enfin denonce par Marat, qu'il
avait batonne, dit-on, pour diverses injures. Il etait du nombre de ces
patriotes dont on reconnaissait les grands services, mais auxquels on
commencait a reprocher les plaisirs qu'ils avaient pris dans la
revolution, et dont on se degoutait deja, parce qu'ils exigeaient de la
discipline dans les armees, des connaissances dans les officiers, et ne
voulaient pas exclure tout general noble, ni qualifier de traitre tout
general battu. Westermann avait forme une legion dite _germanique_, de
quatre ou cinq mille hommes, renfermant infanterie, cavalerie et
artillerie. A la tete de cette petite armee, dont il s'etait rendu maitre,
et ou il maintenait une discipline severe, il avait deploye la plus grande
audace et fait des exploits brillans. Transporte dans la Vendee avec sa
legion, il l'avait reorganisee de nouveau, et en avait chasse les laches
qui etaient alles le denoncer. Il temoignait un mepris tres haut pour ces
bataillons informes qui pillaient et desolaient le pays; il affichait les
memes sentimens que Biron, et etait range avec lui parmi les aristocrates
militaires. Le ministre de la guerre Bouchotte avait, comme on l'a vu,
repandu ses agens jacobins et cordeliers dans la Vendee. La, ils
rivalisaient avec les representans et les generaux, autorisaient les
pillages et les vexations sous le titre de requisitions de guerre, et
l'indiscipline sous pretexte de defendre le soldat contre le despotisme
des officiers. Le premier commis de la guerre, sous Bouchotte, etait
Vincent, jeune cordelier frenetique, l'esprit le plus dangereux et le plus
turbulent de cette epoque; il gouvernait Bouchotte, faisait tous les
choix, et poursuivait les generaux avec une rigueur extreme. Ronsin, cet
ordonnateur envoye a Dumouriez, lorsque ses marches furent annules,
etait l'ami de Vincent et de Bouchotte, et le chef de leurs agens dans la
Vendee, sous le titre d'adjoint-ministre. Sous lui se trouvaient les
nommes Momoro, imprimeur, Grammont, comedien, et
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