ela, Robespierre ne mettait d'autre
ambition que celle de tous les chefs revolutionnaires, qui jusque-la
avaient voulu arreter la revolution au point ou ils s'arretaient
eux-memes; et cette politique, qui les avait tous depopularises, ne devait
pas le depopulariser lui, parce que la revolution approchait du terme de
ses dangers et de ses exces.
Les deputes detenus avaient ete mis en accusation immediatement apres la
mort de Marat, et on preparait leur jugement. On disait deja qu'il fallait
faire tomber les tetes des Bourbons qui restaient encore, quoique ces
tetes fussent celles de deux femmes, l'une epouse, l'autre soeur du
dernier roi; et celle de ce duc d'Orleans, si fidele a la revolution, et
aujourd'hui prisonnier a Marseille, pour prix de ses services.
On avait ordonne une fete pour l'acceptation de la constitution. Toutes
les assemblees primaires devaient envoyer des deputes qui viendraient
exprimer leur voeu, et se reuniraient au champ de la federation dans une
fete solennelle. La date n'en etait plus fixee au 14 juillet, mais au 10
aout, car la prise des Tuileries avait amene la republique, tandis que la
prise de la Bastille, laissant subsister la monarchie, n'avait aboli que
la feodalite. Aussi les republicains et les royalistes constitutionnels
se distinguaient-ils, en ce que les uns celebraient le 10 aout, et les
autres le 14 juillet.
Le federalisme expirait, et l'acceptation de la constitution etait
generale. Bordeaux gardait toujours la plus grande reserve, ne faisait
aucun acte decisif ni de soumission ni d'hostilite, mais acceptait la
constitution. Lyon poursuivait les procedures evoquees au tribunal
revolutionnaire; mais, rebelle en ce point seul, il se soumettait quant
aux autres, et adherait aussi a la constitution. Marseille seule refusait
son adhesion. Mais sa petite armee, deja separee de celle du Languedoc,
venait, dans les derniers jours de juillet, d'etre chassee d'Avignon, et
de repasser la Durance. Ainsi le federalisme etait vaincu, et la
constitution triomphante. Mais le danger s'aggravait sur les frontieres;
il devenait imminent dans la Vendee, sur le Rhin et dans le Nord: de
nouvelles victoires dedommageaient les Vendeens de leur echec devant
Nantes; et Mayence, Valenciennes, etaient pressees plus vivement que
jamais par l'ennemi.
Nous avons interrompu notre recit des evenemens militaires au moment ou
les Vendeens, repousses de Nantes, rentrerent dans leur pays, et nous
avons vu Bir
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