ait propose une
petition contre l'acte constitutionnel; il en faisait de meme dans toutes
les circonstances ou il s'agissait de la convention. Cette assemblee etait
epuree, disait-il; elle ne meritait que des respects; quiconque l'accusait
etait un mauvais citoyen. Le comite de salut public n'avait sans doute pas
fait tout ce qu'il devait faire (car tout en les defendant, Robespierre ne
manquait pas de censurer ceux qu'il defendait); mais ce comite etait dans
une meilleure voie; l'attaquer, c'etait detruire le centre necessaire de
toutes les autorites, affaiblir l'energie du gouvernement, et compromettre
la republique. Quand on voulait fatiguer le comite ou la convention de
petitions trop repetees, il s'y opposait en disant qu'on usait l'influence
des jacobins, et qu'on faisait perdre le temps aux depositaires du
pouvoir. Un jour, on voulait que les seances du comite fussent publiques;
il s'emporta contre cette proposition; il dit qu'il y avait des ennemis
caches, qui, sous le masque du patriotisme, faisaient les propositions les
plus incendiaires, et il commenca a soutenir que l'etranger payait deux
especes de conspirateurs en France; les exageres, qui poussaient tout au
desordre, et les moderes, qui voulaient tout paralyser par la mollesse.
Le comite de salut public avait ete proroge trois fois; le 10 juillet, il
devait etre proroge une quatrieme, ou renouvele. Le 8, grande seance aux
Jacobins. De toutes parts, on dit que les membres du comite doivent etre
changes, et qu'il ne faut pas les proroger de nouveau, comme on l'a fait
trois mois de suite. "Sans doute, dit Bourdon, le comite a de bonnes
intentions; je ne veux pas l'inculper; mais un malheur attache a l'espece
humaine est de n'avoir d'energie que quelques jours seulement. Les membres
actuels du comite ont deja passe cette epoque; ils sont uses:
changeons-les. Il nous faut aujourd'hui des hommes revolutionnaires, des
hommes a qui nous puissions confier le sort de la republique, et qui nous
en repondent corps pour corps."
L'ardent Chabot succede a Bourdon. "Le comite, dit-il, doit etre
renouvele, et il ne faut pas souffrir une nouvelle prorogation. Lui
adjoindre quelques membres de plus, reconnus bons patriotes,
ne suffirait pas, car on en a la preuve dans ce qui est arrive. Couthon,
Saint-Just, Jean-Bon-Saint-Andre, adjoints recemment, sont annules par
leurs collegues. Il ne faut pas non plus qu'on renouvelle le comite au
scrutin secret, car le nouveau ne vau
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