autres, et s'assura les deux
rives du Rhone. Il se jeta immediatement apres sur Avignon, ou les
Marseillais s'etaient etablis quelque temps auparavant.
Tandis que ces evenemens se passaient a Grenoble, Lyon affectant toujours
la plus grande fidelite a la republique, promettant de maintenir son
_unite_, son _indivisibilite_, n'obeissait pourtant pas au decret de la
convention, qui evoquait au tribunal revolutionnaire de Paris les
procedures intentees contre divers patriotes. Sa commission et son
etat-major se remplissaient de royalistes caches. Rambaud, president de la
commission, Precy, commandant de la force departementale, etaient
secretement devoues a la cause de l'emigration. Egares par de dangereuses
suggestions, les malheureux Lyonnais allaient se compromettre avec la
convention qui, desormais obeie et victorieuse, devait faire tomber sur la
derniere ville restee en revolte tout le chatiment reserve au federalisme
vaincu. En attendant, ils s'armaient a Saint-Etienne, reunissaient des
deserteurs de toute espece; mais, cherchant toujours a ne pas se montrer
en revolte ouverte, ils laissaient passer les convois destines aux
frontieres, et ordonnaient l'elargissement des deputes Noel Pointe,
Santeyra et Lesterpt-Beauvais, arretes par les communes environnantes.
Le Jura etait un peu calme; les representans Bassal et Garnier, qu'on y a
vus avec quinze cents hommes enveloppes par quinze mille, avaient eloigne
leurs forces trop insuffisantes, et tache de negocier. Ils reussirent, et
les administrations revoltees leur avaient promis de mettre fin a ce
mouvement par l'acceptation de la constitution.
Pres de deux mois s'etaient ecoules depuis le 2 juin (car on touchait a la
fin de juillet); Valenciennes et Mayence etaient toujours menacees; mais
la Normandie, la Bretagne et presque tous les departemens de l'Ouest
etaient rentres sous l'obeissance. Nantes venait d'etre delivree des
Vendeens, les Bordelais n'osaient pas sortir de leurs murs, la Lozere
etait soumise; les Pyrenees se trouvaient garanties pour le moment,
Grenoble etait pacifiee, Marseille etait isolee de Lyon, par les succes de
Carteaux, et Lyon, quoique refusant d'obeir aux decrets, n'osait cependant
pas declarer la guerre. L'autorite de la convention etait donc a peu pres
retablie dans l'interieur. D'une part, la lenteur des federalistes, leur
defaut d'ensemble, leurs demi-moyens; de l'autre, l'energie de la
convention, l'unite de sa puissance, sa position
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