FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   156   157   158   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180  
181   182   183   184   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   >>   >|  
che menacait les republicains les plus decides. Il regnait une fureur incroyable de soupcons et d'accusations. La vie revolutionnaire la plus longue et la mieux soutenue n'etait plus une garantie, et on pouvait, en un jour, en une heure, etre assimile aux plus grands ennemis de la republique. Les imaginations ne pouvaient pas se desenchanter si tot de ce Danton, dont l'audace et l'eloquence avaient soutenu les courages, dans toutes les circonstances decisives; mais Danton portait dans la revolution la passion la plus violente pour le but, sans aucune haine contre les individus, et ce n'etait pas assez. L'esprit d'une revolution se compose de passion pour le but, et de haine pour ceux qui font obstacle: Danton n'avait que l'un de ces deux sentimens. En fait de mesures revolutionnaires tendant a frapper les riches, a mettre en action les indifferens, et a developper les ressources de la nation, il n'avait rien menage, et avait imagine les moyens les plus hardis et les plus violens; mais, tolerant et facile pour les individus, il ne voyait pas des ennemis dans tous; il y voyait des hommes divers de caractere, d'esprit, qu'il fallait ou gagner, ou accepter avec le degre de leur energie. Il n'avait pas pris Dumouriez pour un perfide, mais pour un mecontent pousse a bout. Il n'avait pas vu dans les girondins les complices de Pitt, mais d'honnetes gens incapables, et il aurait voulu qu'on les ecartat sans les immoler. On disait meme qu'il s'etait offense de la consigne donnee par Henriot le 2 juin. Il touchait la main a des generaux nobles, dinait avec des fournisseurs, s'entretenait familierement avec les hommes de tous les partis, recherchait les plaisirs, et en avait beaucoup pris dans la Revolution. On savait tout cela, et on repandait sur son energie et sa probite les bruits les plus equivoques. Un jour, on disait que Danton ne paraissait plus aux Jacobins; on parlait de sa paresse, de ses continuelles distractions, et on disait que la revolution n'avait pas ete une carriere sans jouissances pour lui. Un autre jour, un jacobin disait a la tribune: "Danton m'a quitte pour aller toucher la main a un general." Quelquefois on se plaignait des individus qu'il avait recommandes aux ministres. N'osant pas toujours l'attaquer lui-meme, on attaquait ses amis. Le boucher Legendre, son collegue dans la deputation de Paris, son lieutenant dans les rues et les faubourgs, et l'imitateur de son eloquence brute et sauvage, etait traite de m
PREV.   NEXT  
|<   156   157   158   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180  
181   182   183   184   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   >>   >|  



Top keywords:
Danton
 

disait

 

individus

 

revolution

 

energie

 

passion

 

esprit

 

hommes

 

voyait

 
ennemis

eloquence

 
donnee
 

Henriot

 
boucher
 

collegue

 

consigne

 
Legendre
 

attaquait

 

nobles

 
dinait

generaux
 

touchait

 
entretenait
 

fournisseurs

 

deputation

 
traite
 

sauvage

 

aurait

 

incapables

 

honnetes


ecartat
 
immoler
 

lieutenant

 

familierement

 

faubourgs

 

imitateur

 

offense

 

plaisirs

 
general
 

toucher


paresse

 
Quelquefois
 

Jacobins

 

plaignait

 

parlait

 
quitte
 

complices

 

carriere

 

jacobin

 

jouissances