ne voulut pas les interrompre dans leurs
travaux, et on les prorogea de mois en mois, du 10 avril au 10 mai, du
10 mai au 10 juin, du 10 juin au 10 juillet. Au-dessous de ce comite, le
comite de surete generale exercait la haute police, chose si importante en
temps de defiance; mais, dans ses fonctions memes, il dependait du comite
de salut public, qui, charge en general de tout ce qui interessait le
salut de l'etat, devenait competent pour rechercher les complots contre la
republique.
Ainsi, par ses decrets, la convention avait la volonte supreme; par ses
representans et son comite, elle avait l'execution; de maniere que, tout
en ne voulant pas reunir les pouvoirs dans ses mains, elle y avait ete
invinciblement conduite par les circonstances, et par le besoin de faire
executer, sous ses yeux et par ses propres membres, ce qu'elle croyait mal
fait par des agens etrangers.
Cependant, quoique toute l'autorite s'exercat dans son sein, elle ne
participait aux operations du gouvernement que par son approbation, et ne
les discutait plus. Les grandes questions d'organisation sociale etaient
resolues par la constitution, qui etablissait la democratie pure. La
question de savoir si on emploierait, pour se sauver, les moyens les plus
revolutionnaires, et si on s'abandonnerait a tout ce que la passion
pourrait inspirer, etait resolue par le 31 mai. Ainsi la constitution
de l'etat et la morale politique se trouvaient fixees. Il ne restait donc
plus a examiner que des mesures administratives, financieres et
militaires. Or, les sujets de cette nature peuvent rarement etre compris
par une nombreuse assemblee, et sont livres a l'arbitraire des hommes qui
s'en occupent specialement. La convention s'en remettait volontiers a cet
egard aux comites qu'elle avait charges des affaires. Elle n'avait a
soupconner ni leur probite, ni leurs lumieres, ni leur zele. Elle etait
donc reduite a se taire; et la derniere revolution, en lui otant le
courage de discuter, lui en avait enleve l'occasion. Elle n'etait plus
qu'un conseil d'etat, ou des comites, chefs des travaux, venaient rendre
des comptes toujours applaudis, et proposer des decrets toujours adoptes.
Les seances, devenues silencieuses, sombres, et assez courtes, ne se
prolongeaient plus, comme auparavant, pendant les journees et les nuits.
Au-dessous de la convention, qui s'occupait des matieres generales de
gouvernement, la commune s'occupait du regime municipal, et y faisait une
veri
|