perdue pour eux; ils ne devaient plus aspirer a executer
rien d'important, et ne pouvaient esperer tout au plus que d'occuper leur
propre pays. Dans ce moment, Biron, se hatant de secourir Nantes, arrivait
a Angers avec ce qu'il avait pu reunir de troupes, et Westermann se
rendait dans la Vendee avec sa legion germanique.
Nantes etait a peine delivree, que l'administration, disposee en faveur
des girondins, voulut se reunir aux insurges du Calvados. Elle rendit en
effet une arrete hostile contre la convention, Canclaux s'y opposa de
toutes ses forces, et reussit a ramener les Nantais a l'ordre.
Les dangers les plus graves etaient donc surmontes de ce cote. Un
evenement non moins important se passait dans la Lozere; c'etait la
soumission de trente mille revoltes, qui auraient pu communiquer avec les
Vendeens, ou avec les Espagnols par le Roussillon.
Par une circonstance des plus heureuses, le depute Fabre, envoye a l'armee
des Pyrenees-Orientales, se trouvait sur les lieux au moment de la
revolte; il y deploya l'energie qui plus tard lui fit chercher et trouver
la mort aux Pyrenees. Il s'empara des administrations, mit la population
entiere sous les armes, et appela a lui toutes les forces des environs en
gendarmerie et troupes reglees; il souleva le Cantal, la Haute-Loire, le
Puy-de-Dome; et les revoltes frappes, des le premier moment, poursuivis de
toutes parts, furent disperses, rejetes dans les bois, et leur chef,
l'ex-constituant Charrier, tomba lui-meme au pouvoir des vainqueurs. On
acquit, par ses papiers, la preuve que son projet etait lie a la grande
conspiration decouverte six mois auparavant en Bretagne, et dont le chef,
La Rouarie, etait mort sans pouvoir realiser ses projets. Dans les
montagnes du Centre et du Midi, la tranquillite etait donc assuree, les
derrieres de l'armee des Pyrenees etaient garantis, et la vallee du Rhone
n'avait plus l'un de ses flancs couvert par des montagnes insurgees.
Une victoire inattendue sur les Espagnols dans le Roussillon achevait
d'assurer la soumission du Midi. On les a vus, apres leur premiere marche
dans les vallees du Tech et de la Tet, retrograder pour prendre Bellegarde
et les Bains, et revenir ensuite se placer devant le camp francais. Apres
l'avoir long-temps observe, ils l'attaquerent le 17 juillet. Les Francais
avaient a peine douze mille jeunes soldats: les Espagnols au contraire
comptaient quinze ou seize mille hommes parfaitement aguerris. Ricardos,
dans
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