acher trois mille hommes organises, et il y aurait de la folie,
ajoutait-il, a marcher sur Saumur, et a s'enfoncer dans le pays avec des
forces si peu considerables. Biron ecrivit en meme temps au comite de
salut public qu'il donnait sa demission, puisque les representans
voulaient ainsi s'arroger le commandement. Le comite lui repondit qu'il
avait toute raison, que les representans pouvaient conseiller ou proposer
certaines operations, mais ne devaient pas les ordonner, et que c'etait a
lui seul a prendre les mesures qu'il croirait convenables pour conserver
Nantes, la Rochelle et Niort. Biron n'en fit pas moins tous ses efforts
pour se composer une petite armee plus mobile, et avec laquelle il put
aller au secours de la ville assiegee.
Les Vendeens, dans cet intervalle, quitterent Angers le 27, et se
trouverent le 28 en vue de Nantes. Ils firent une sommation menacante qui
ne fut pas meme ecoutee, et se preparerent a l'attaque. Elle devait avoir
lieu sur les deux rives le 29, a deux heures du matin. Canclaux n'avait,
pour garder un espace immense, coupe par plusieurs bras de la Loire, que
cinq mille hommes de troupes reglees, et a peu pres autant de gardes
nationales. Il fit les meilleures dispositions, et communiqua le plus
grand courage a la garnison. Le 29, Charette attaqua, a l'heure convenue,
du cote des ponts; mais Cathelineau, qui agissait par la rive droite, et
avait la partie la plus difficile de l'entreprise, fut arretee par le
poste de Nort, ou quelques cents hommes firent la resistance la plus
heroique. L'attaque retardee de ce cote en devint plus difficile.
Cependant les Vendeens se repandirent derriere les haies et les jardins,
et serrerent la ville de tres pres. Canclaux, general en chef, et Beysser,
commandant de la place, maintinrent partout les troupes republicaines. De
son cote, Cathelineau redoubla d'efforts; deja il s'etait fort avance dans
un faubourg, lorsqu'une balle vint le frapper mortellement. Ses soldats se
retirerent consternes en l'emportant sur leurs epaules. Des ce moment,
l'attaque se ralentit. Apres dix-huit heures de combat, les Vendeens se
disperserent, et la place fut sauvee.
Tout le monde dans cette journee avait fait son devoir. La garde nationale
avait rivalise avec les troupes de ligne, et le maire lui-meme recut une
blessure. Le lendemain, les Vendeens se jeterent dans des barques, et
rentrerent dans l'interieur du pays. Des ce moment, l'occasion des grandes
entreprises fut
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