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l les a vus, et il n'en a pas ete trouble, et moi je lui savais tant de gre de me comprendre!" Elle hesite, elle flotte, elle ne sait ou se prendre, partagee entre celui qui va partir et celui qui ne revient pas. Mais elle est "outree" que Pagello ne la croie pas sur parole, et elle ne saurait descendre a se disculper. "Qu'il parte, je te redemanderai alors ma lettre, et je la lui enverrai pour le punir... Mais non, pauvre Pierre, il souffre, et je tacherai de le consoler, et tu m'y aideras, car je sens que je meurs de tous ces orages, je suis tous les jours plus malade, plus degoutee de la vie, et il faut que nous nous separions tous trois sans fiel et sans outrage. Je veux te revoir encore une fois et lui aussi; je te l'ai promis, d'ailleurs, et je te renouvelle ma promesse; mais ne m'aime plus, entends-tu bien? Je ne vaux plus rien. Le doute de tout m'envahit tout a fait. Aime-moi, si tu veux, dans le passe, et non telle que je suis a present." Elle l'avertit que, s'ils se revoient a Paris, du moins aucun rapprochement d'amour n'est possible entre eux, et qu'elle ne saurait entreprendre de guerir cette passion qu'il croit et dit inguerissable. "Adieu donc le beau poeme de notre amitie sainte et de ce lien ideal qui s'etait forme entre nous trois, lorsque tu lui arrachas a Venise l'aveu de son amour pour moi et qu'il te jura de me rendre heureuse." Elle lui rappelle la nuit memorable, la nuit d'enthousiasme ou, malgre eux, il joignit leurs mains et les benit solennellement. "Tout cela etait donc un roman? Oui, rien qu'un reve, et moi seule, imbecile, enfant que je suis, j'y marchais de confiance et de bonne foi! Et tu veux qu'apres le reveil, quand je vois que l'un me desire, et que l'autre m'abandonne en m'outrageant, je croie encore a l'amour sublime! Non, helas! il n'y a rien de tel en ce monde, et ceux qui se moquent de tout ont raison. Adieu, mon pauvre enfant. Ah! sans mes enfants a moi, comme je me jetterais dans la riviere avec plaisir!" Ainsi tous les trois, George Sand, Alfred de Musset, Pagello, arrivent a la meme conclusion du suicide, de la noyade. Et aucun d'eux ne se jette dans la riviere... Les tristesses de Pagello laissent, il va sans dire, Musset fort insensible. Il est trop penetre de sa propre douleur pour s'apitoyer sur celle de son rival, et meme il savoure la joie d'une equitable revanche. "S'il souffre, lui, eh bien! qu'il souffre, ce Venitien, qui m'a appris a souffrir. Je lui rends sa l
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