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ir davantage. Mon seul amour, ma vie, mes entrailles, mon frere, mon sang, allez-vous-en, mais tuez-moi en partant." Alfred de Musset, dans un acces de delire, avait menace de la tuer. Le lendemain, en annoncant son depart et en sollicitant chez elle une supreme entrevue de quelques instants, il ajoute: "Ne t'effraie pas, je ne suis de force a tuer personne ce matin." Elle lui avait renvoye ce qu'il avait laisse quai Malaquais, ce qu'il appelle "les oripeaux des anciens jours de joie." Pour l'apitoyer peut-etre, il l'avertit qu'il a retenu sa place dans la malle-poste de Strasbourg, mais il lui adresse auparavant l'adieu de Stenio a Lelia: "Il ne dort pas sous les roseaux du lac, ton Stenio; il est a tes cotes, il assiste a toutes tes douleurs; ses yeux trempes de larmes veillent sur tes nuits silencieuses." Et il lui raconte une maniere de reve, une hallucination symbolique: "Moi, je me disais: Voila ce que je ferai; je la prendrai avec moi pour aller dans une prairie, je lui montrerai les feuilles qui poussent, les fleurs qui s'aiment, le soleil qui rechauffe tout dans l'horizon plein de vie; je l'asseoirai sur du jeune chaume, elle ecoutera et elle comprendra bien ce que disent tous ces oiseaux, toutes ces rivieres, avec les harmonies du monde; elle reconnaitra tous ces milliers de freres, et moi pour l'un d'entre eux. Elle me pressera sur son coeur, elle deviendra blanche comme un lis, et elle prendra racine dans la seve du monde tout-puissant." Un autre jour, il envoie, encore a la veille de partir, ces deux lignes sans signature: "_Senza veder, e senza parlar, toccar la mano d'un pazzo che parte domani_ (sans se voir, sans se parler, serrer la main d'un fou qui part demain)." Elle lui repond, et c'est la lettre qui pose la pierre tombale sur leur amour, a la fin de fevrier: "Non, non, c'est assez, pauvre malheureux, je t'ai aime comme un fils, c'est un amour de mere, j'en saigne encore. Je te plains, je te pardonne tout, mais il faut nous quitter. J'y deviendrais mechante. Tu dis que cela vaudrait mieux, et que je devrais te souffleter quand tu m'outrages. Je ne sais pas lutter. Dieu m'a faite douce, et cependant fiere. Mon orgueil est brise a present, et mon amour n'est plus que de la pitie. Je te le dis, il faut en guerir. Sainte-Beuve a raison. Ta conduite est deplorable, impossible! Mon Dieu, a quelle vie vais-je te laisser! l'ivresse, le vin! les filles, et encore et toujours! Mais, puisque je ne peux plus
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