FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   240   241   242   243   244   245   246   247   248   249   250   251   252   253   254   255   256   257   258   259   260   261   262   263   264  
265   266   267   268   269   270   271   272   273   274   275   276   277   278   279   280   281   282   283   284   285   286   287   288   289   >>   >|  
pas le temps de se faire prouver." Il en attribua, parait-il, quelques-uns a George Sand, dont elle se defend, sans les preciser. De vrai, il y avait entre eux une divergence irreductible sur un point essentiel. Elle revendiquait pour la femme des titres et des droits qu'il ne voulait, en aucune maniere, conceder. Ils se heurterent, et elle n'en garda ni froissement ni rancune. S'ils ne se brouillerent pas, selon l'habituelle issue des enthousiasmes de George Sand, c'est qu'elle ne ressentit pour lui qu'une tendresse intellectuelle, tout immaterielle. "J'avais, declare-t-elle dans l'_Histoire de ma Vie_, comme une faiblesse maternelle pour ce vieillard, que je reconnaissais en meme temps pour un des peres de mon Eglise, pour une des venerations de mon ame. Par le genie et la vertu qui rayonnaient en lui, il etait dans mon ciel, sur ma tete. Par les infirmites de son temperament debile, par ses depits, ses bouderies, ses susceptibilites, il etait a mes yeux comme un enfant genereux, mais enfant a qui l'on doit dire de temps en temps: "Prenez garde, vous allez etre injuste. Ouvrez donc les yeux!" La communaute des aspirations republicaines les avait rapproches; mais l'eleve ne tarda pas a alarmer le maitre par l'audace de ses tendances socialistes. Lamennais ne souhaitait que d'instituer le regne de l'Evangile dans les consciences. George Sand avait des conceptions plus hardies et plus hasardeuses. Elle battait en breche l'autorite maritale et la propriete individuelle. Elle professait deja une sorte de collectivisme qui ne demandait qu'a devenir gouvernemental. Et Lamennais renoncait a la suivre. "Apres m'avoir poussee en avant, dit-elle, il a trouve que je marchais trop vite. Moi, je trouvais qu'il marchait parfois trop lentement a mon gre. Nous avions raison tous les deux a notre point de vue: moi, dans mon petit nuage, comme lui dans son grand soleil, car nous etions egaux, j'ose le dire, en candeur et en bonne volonte. Sur ce terrain-la, Dieu admet tous les hommes a la meme communion." Elle avait promis d'ecrire, et elle n'a pas ecrit l'histoire de leurs petites dissidences; elle voulait le montrer "sous un des aspects de sa rudesse apostolique, soudainement temperee par sa supreme equite et sa bonte charmante." Nous savons seulement qu'il exerca sur elle l'action d'un directeur de conscience, et l'initia a une methode de philosophie religieuse qui la toucha profondement, "en meme temps, ajoute-t-elle, que ses adm
PREV.   NEXT  
|<   240   241   242   243   244   245   246   247   248   249   250   251   252   253   254   255   256   257   258   259   260   261   262   263   264  
265   266   267   268   269   270   271   272   273   274   275   276   277   278   279   280   281   282   283   284   285   286   287   288   289   >>   >|  



Top keywords:
George
 

Lamennais

 

enfant

 

voulait

 

parfois

 

marchait

 

lentement

 

trouve

 

marchais

 
attribua

trouvais

 

avions

 

soleil

 

raison

 

prouver

 

individuelle

 

propriete

 
professait
 
maritale
 
autorite

hardies

 

hasardeuses

 

battait

 

breche

 

collectivisme

 

demandait

 

poussee

 

suivre

 
devenir
 

gouvernemental


renoncait
 
etions
 

charmante

 
savons
 
seulement
 
equite
 

supreme

 

rudesse

 
apostolique
 
soudainement

temperee
 

exerca

 

action

 
toucha
 
profondement
 

ajoute

 

religieuse

 

philosophie

 

directeur

 

conscience