ologie sacree par son inutile curiosite[157]."
[Note 156: Tribbechovius, _De Doctor. scholast.,_ c. vi.--Heumann, _In
praef. ejusd.,_ p. xiii et seqq.--Jac. Thomasius, _Vit. Abael.,_ sec. 64,
etc. _Theol. schol. init.; Hist. Sap.,_ t. III, sec.6l, etc.--Mabillon,
_Des etud. monast.,_ part. II, c. vi.]
[Note 157: Trithem., _De script. eccles.,_ c. cccxci.]
Suivant Mabillon, le premier pas avait ete la composition des sommes
de theologie, c'est-a-dire des resumes ou compilations systematiques;
Vincent de Lerins, Isidore de Seville, saint Jean de Damas, un eveque de
Saragosse au VIIe siecle, nomme Tayon, avaient donne cet exemple[158].
Mais les controverses de la fin du XIe siecle sont, a mon avis, le
veritable foyer ou la scolastique a pris feu. Berenger de Tours forca
Lanfrane a la dialectique; toutefois le saint eveque l'employa comme a
regret, et quoiqu'il ait l'air et se vante meme de la bien connaitre, il
prend soin d'en deguiser les formes sacramentelles, craignant, dit-il,
de montrer plus de confiance dans l'art que dans la Verite et l'autorite
des Peres[159]. Son ouvrage, en effet, n'a rien de technique; la
discussion n'y est pas reguliere, non plus qu'approfondie, et bien qu'on
ait donne a l'auteur le titre de premier dialecticien des Gaules[160],
nous ne pouvons voir en lui le fondateur de la theologie scolastique.
[Note 158: Mabillon, Ouvr. cit., _ibid._--Cf. Budd., _Isag.,_ t. post.,
c. i, p. 367.]
[Note 159: _Adv. Berelly. tar._, c. VII, p. 236. B. Lanfr., _Op. omn._,
Paris, 1648.--Cf. Brucker, _Hist. crit. phil_., t. III, p. 713-727.]
[Note 160: D. Ceiller, _Hist. gen. des aut. sacr. Et prof._, t. XXI, p.
34.]
Saint Anselme, quoiqu'il ait surtout le genie d'un metaphysien, saint
Anselme, si superieur a Lanfranc, tout en exposant avec une elevation et
une profondeur singulieres les principes d'une theodicee platonique et
chretienne, ne rejeta point l'argumentation logique; dans ses luttes
avec Roscelin et d'autres sectaires, il reduisit souvent la theologie
a une controverse en forme. Mais il ne fut guere qu'un ecrivain, il
n'enseigna point une methode, il n'eut point d'ecole.
Alors cependant la science fit evidemment un grand effort, sinon
un grand progres, et, se concentrant presque tout entiere dans la
dialectique, elle acquit un surcroit de vogue et de puissance. Tout
aussitot elle alla chercher la theologie ou la theologie vint la
prendre, toutes deux s'attachant a se soutenir et a se com
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