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en lui un royaliste. Wimpffen, presse de toutes parts, ordonna enfin a
Puisaye de porter, le 13 juillet, son avant-garde a Vernon, et annonca
qu'il allait marcher lui-meme avec toutes ses forces. Le 13, en effet,
Puisaye s'avanca vers Pacy, et rencontra les levees de Paris, accompagnees
de quelques centaines de gendarmes. Quelques coups de fusil furent tires
de part et d'autre dans les bois. Le lendemain 14, les federalistes
occuperent Pacy et parurent avoir un leger avantage. Mais le jour suivant
les troupes de la Convention se montrerent avec du canon. A la premiere
decharge, la terreur se repandit dans les rangs des federalistes; ils se
disperserent et s'enfuirent confusement a Evreux. Les Bretons, plus
fermes, se retirerent avec moins de desordre, mais ils furent entraines
dans le mouvement retrograde des autres. A cette nouvelle, la
consternation se repandit dans le Calvados, et toutes les administrations
commencerent a se repentir de leurs imprudentes demarches. Des qu'on
apprit cette deroute a Caen, Wimpffen assembla les deputes, leur proposa
de se retrancher dans cette ville, et d'y faire une resistance opiniatre.
Wimpffen, s'ouvrant ensuite davantage, leur dit qu'il ne voyait qu'un
moyen de soutenir cette lutte, c'etait de se menager un allie puissant, et
que, s'ils voulaient, il leur en procurerait un; il leur laissa meme
deviner qu'il s'agissait du cabinet anglais. Il ajouta qu'il croyait la
republique impossible, et qu'a ses yeux le retour a la monarchie ne serait
pas un malheur. Les girondins repousserent avec force toute offre de ce
genre, et temoignerent la plus franche indignation. Quelques-uns
Commencerent a sentir alors l'imprudence de leur tentative, et le danger
de lever un etendard quelconque, puisque toutes les factions venaient s'y
rallier pour renverser la republique. Ils ne perdirent cependant pas tout
espoir, et songerent a se retirer a Bordeaux, ou quelques-uns croyaient
pouvoir operer un mouvement sincerement republicain, et plus heureux que
celui du Calvados et de la Bretagne. Il partirent donc avec les bataillons
bretons qui retournaient chez eux, et projeterent d'aller s'embarquer a
Brest. Ils prirent l'habit de soldat, et se confondirent dans les rangs du
bataillon du Finistere. Il avaient besoin de se cacher depuis l'echec de
Vernon, parce que toutes les administrations, empressees de se soumettre
et de donner des preuves de zele a la convention, auraient pu les faire
arreter.
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