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donner du courage: "Plus que ce jour a passer. Par Pilate! il se passera comme les deux autres! Et apres?... Bah! nous verrons bien. Arrive qu'arrive. Il cherchait toujours un moyen de s'evader. Il ne trouvait rien. Et maintenant, peut-etre par suite de la faiblesse qu'il eprouvait et qui le privait d'une partie de ses moyens, maintenant il en arrivait a compter sur le Chico, a esperer que, peut-etre, il reussirait a le tirer de la, et il passait la plus grande partie de son temps a guetter par la fenetre, esperant toujours apercevoir la fine silhouette du petit homme, esperant recevoir un nouveau billet de lui. Mais le Chico ne se montra pas, ne donna pas signe de vie. Ce jour-la, ses deux gardiens se montrerent particulierement affectes de son obstination a refuser toute nourriture. Jusqu'au jour de la visite de d'Espinosa, ces deux moines avaient garde un silence si scrupuleux qu'il eut pu les croire muets. A dater de la visite de leur chef supreme, ils se montrerent aussi bavards qu'ils avaient ete muets jusque-la. Et, comme leur grande preoccupation etait de voir que le prisonnier confie a leurs soins ne voulait rien prendre, les dignes reverends n'ouvraient la bouche que pour parler mangeaille et beuverie. L'un recommandait particulierement tel plat, dont il donnait la recette, l'autre pronait tel entremets sucre, delicieux, disait-il, a s'en lecher les doigts; l'un sommait le chevalier de gouter au mets qu'il vantait, l'autre l'adjurait de n'en rien faire, jurant par la Vierge et par tous les saints que gouter a cette pitance c'etait s'exposer benevolement a un empoisonnement certain. Ces disputes, devant un homme qui se laissait lentement mourir de faim, avaient quelque chose de hideux et grotesque a la fois. Pardaillan aurait pu imposer silence aux deux enrages bavards et les prier de le laisser tranquille. Ils eussent obei. Mais Pardaillan etait persuade que les deux moines jouaient une abominable comedie, pour l'amener a absorber le liquide ou l'aliment qui contenait le poison destine a le foudroyer. Il etait persuade que, s'il avait voulu les chasser, les moines n'eussent tenu aucun compte de ses ordres et se fussent obstines a le harceler de plus belle. Dans ces conditions, il n'y avait qu'a se resigner. Or, Pardaillan se trompait. Les deux moines ne jouaient nullement la comedie. Ils etaient bien sinceres. C'etait deux pauvres diables de moines, d'esprit plutot borne, qui ne devaient l
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