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Il venait de sentir le plancher s'ecrouler sous lui. Tout d'abord, il crut s'etre trompe. La peur--car il avait une peur affreuse, peur de mourir hache par ces horrifiantes lames, il avait peur, lui! Pardaillan!--la peur, donc, lui donnait une lueur de lucidite qui lui permettait d'observer et de raisonner. Mais, comme il contemplait toujours les faux en mouvement, il vit bientot qu'il ne s'etait pas malheureusement trompe. En effet, il n'y avait pas a en douter, le plancher s'inclinait dans la direction de la machine a hacher. C'etait le nom que, d'instinct, il avait spontanement donne, dans son esprit, a cette effroyable invention. Il s'inclinait si bien, meme, que sous chacun de ces groupes, qui etait comme une piece dont le tout constituait la machine, une quatrieme faux venait d'apparaitre. La disposition de ces quatre faux formait un losange parfait. Ainsi, le long de la cloison, il y avait maintenant cinq losanges. Seulement, tandis que les trois faux primitives continuaient leur perpetuel mouvement de hachoir, la quatrieme restait immobile, paraissant attendre et guetter, sournoise et menacante. Et le mouvement d'inclinaison du plancher se poursuivait lentement, avec une regularite terrifiante. Alors, Pardaillan remarqua ce qu'il n'avait pas encore remarque jusque-la: que le plancher de son cachot paraissait etre une enorme plaque d'acier, lisse, glissante, sans une soudure visible, sans la moindre protuberance a quoi il eut pu s'accrocher. Il se sentit doucement, mais irresistiblement, glisser sur ce plancher, et il comprit qu'il allait rouler infailliblement jusqu'a l'un de ces cinq hachoirs qui le mettrait en pieces. Alors aussi, la peur de mourir qui le talonnait, la terreur sans nom qui lui rongeait le cerveau acheverent l'oeuvre dissolvante, poursuivie avec une tenacite feroce durant quinze jours de tortures variees, longuement et froidement premeditees, accumulees avec un art diabolique et destinees a faire sombrer cette raison si solide, si lumineuse. Le but vise par Fausta et d'Espinosa etait atteint: Pardaillan n'etait plus. C'etait un pauvre fou qui, maintenant, hagard, echevele, ecumant, hurlait son desespoir et sa terreur. Et ce fou, d'une voix qui s'efforcait de couvrir le tonitruant roulement de la machine a hacher, criait de toutes ses forces, deja epuisees: --Arretez!... Arretez!... Je ne veux pas mourir!... Je ne veux pas!... Mais on ne l'entendait pas sans doute. Ou peut
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