ur rendit tres poliment, en ajoutant:
--Nous allons donc une fois de plus essayer de mettre a mal le sire
de Pardaillan... S'il ne m'etait si cher, et pour cause, je vous
souhaiterais volontiers meilleure chance, messieurs.
--Vous nous comblez, monsieur, dit Montsery.
--A vrai dire, ce n'est pas vous que nous pensions trouver ici, ajouta
Chalabre.
Le quatrieme personnage qui accompagnait les trois ordinaires n'etait
autre que Bussi-Leclerc.
Sa stupeur avait ete telle, en reconnaissant Pardaillan, qu'il etait
encore la, sans parole, immobile, les yeux exorbites, comme petrifie.
Pardaillan l'avait tout de suite apercu, mais, suivant une tactique qui
avait le don d'exasperer le celebre bretteur, il feignait de ne pas le
voir.
Cependant il ne le perdait pas de vue. Au compliment de Sainte-Maline,
il s'ecria tout a coup avec un air de surprise indignee:
--Mais que vois-je?... Mais oui, c'est Jean Leclerc!... Comment des
gentilshommes aussi accomplis peuvent-ils se commettre en semblable
compagnie! Fi! messieurs, vous me chagrinez!... Mais regardez-le
donc!... Voyez, sur sa joue, la trace de la main que voici, et qui
s'abattit sur sa face suant la peur, est encore apparente!... Fi donc!
Ces paroles produisirent l'effet qu'il en attendait. Sans dire un mot,
les dents serrees, fou de honte et de fureur, Bussi-Leclerc coupa court
aux compliments alambiques en se ruant, l'epee haute, et les autres
bondirent a la rescousse.
Pendant un moment, qui parut mortellement long a Fausta gardee a vue par
le Torero, on n'entendit, dans le petit cabinet, que le froissement du
fer et le souffle rauque des combattants qui s'escrimaient en silence.
La piece etait petite; si simplement meublee qu'elle fut, les quelques
meubles qu'elle renfermait diminuaient encore l'espace et genaient les
mouvements.
Les quatre bravi se genaient mutuellement plus qu'ils ne s'aidaient.
Pardaillan etait plus libre de ses mouvements qu'eux. Il etait reste le
dos tourne a la porte secrete ouverte derriere lui.
Fausta avait immediatement remarque ce detail. Elle se disait que si
Pardaillan avait voulu il aurait pu l'entrainer avec lui, bondir par
cette ouverture, repousser la porte et il se serait ainsi derobe a la
lache agression des quatre. Il ne l'avait pas fait: donc il ne l'avait
pas voulu.
Pourquoi? Parce qu'il etait sur de battre ses agresseurs, se repondait
Fausta.
Et un morne desespoir lentement s'emparait d'elle Elle voya
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