aillan?...
On comprend qu'il voulut savoir a quoi s'en tenir sur la naissance de
ce fils, et il interrogea Fausta qui lui fit le recit des evenements
relates dans les premiers chapitres de cette histoire. Pardaillan ecouta
ce recit avec une attention soutenue, et quand elle eut termine:
--En sorte que, fit-il, mon fils se trouve, peut-etre, a l'heure qu'il
est, a Paris, sous la garde de votre suivante Myrthis... Et vous, digne
mere, vous n'avez su trouver le temps de vous occuper de cet enfant...
Il est vrai que vous aviez fort a faire... et de si graves choses...
Enfin, ce qui est fait est fait.
Fausta courba la tete.
--Que comptez-vous faire? fit-elle.
--Mais... je compte rentrer a Paris... puisque aussi bien ma mission est
terminee.
--Vous avez le document?
--Sans doute!... Et vous, quelles sont vos intentions?
--Je n'ai plus rien a faire non plus ici... Sixte-Quint est mort. Je
compte me retirer en Italie, ou on me laissera vivre tranquille... Je
l'espere, du moins.
Ils se regarderent un moment fixement, puis ils detournerent leurs
regards. Ni l'un ni l'autre ne posa nettement la question au sujet de
l'enfant. Peut-etre chacun avait-il a part soi son idee bien arretee,
qu'il tenait a ne pas devoiler.
Pardaillan se leva et, s'inclinant legerement:
--Adieu, madame, fit-il froidement.
--Adieu, Pardaillan! repondit-elle sur le meme ton.
EPILOGUE
En rentrant a l'auberge de la Tour avec le Torero, Pardaillan trouva un
dominicain qui l'attendait patiemment.
Le moine venait de la part de Mgr le grand inquisiteur annoncer a
sa seigneurie que S. M. le roi recevrait en audience d'adieux M.
l'ambassadeur, le dernier jour de la semaine. En meme temps le moine
remit a Pardaillan un sauf-conduit en regle pour lui et sa suite, plus
un bon de 50 000 ducats d'or au nom de don Cesar el Torero, payables a
volonte dans n'importe quelle ville du royaume, ou a Paris, ou encore
dans n'importe quelle ville du gouvernement des Flandres.
Le roi recut fort aimablement M. l'ambassadeur et l'assura que l'Espagne
ne ferait aucune difficulte pour reconnaitre Sa Majeste de Navarre comme
roi de France le jour ou Elle se convertirait a la religion catholique.
D'Espinosa pria l'ambassadeur de bien vouloir accepter un souvenir que
le grand inquisiteur lui offrait personnellement, comme au plus brave,
au plus digne gentilhomme qu'il eut jamais eu a combattre.
Ce souvenir, que Pardaillan accepta avec une joie
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